Popayán → Salento – 3 h 30 dans un premier bus, puis 4 h 30 dans un deuxième, enfin 1 h dans un troisième
Allez, c’est reparti pour une longue journée de bus. C’est toujours surprenant de constater qu’une bonne partie de tes compagnons de voyage passent leur trajet sur TikTok, volume à fond, sans écouteurs (ça abîme les oreilles, c’est bien connu). Rappelez-moi d’évoquer le sujet avec Thanos lors de son prochain passage sur Terre, voir s’il ne pourrait pas être un peu plus sélectif avec son gant… Au pire je peux lui fournir une base de données. Mais bref, profitons de cet agréable moment pour explorer un peu la géographie colombienne.
Je suis de retour dans un des « grands » de l’Amérique du Sud. 4ème superficie du continent (deux fois la France, et légèrement plus petite que le Pérou), 2ème population (51 millions – première de langue espagnole !), 3ème économie. Donc non, tout ne tourne pas ici autour de la culture de la coca, et les narcotrafiquants ne composent pas la majorité de la population. Plus maintenant du moins.
Là où l’Équateur était coupé en 3 zones bien distinctes, la Colombie en compte 5. À l’ouest, la région du Pacifique est une mince bande côtière qui court sur toute la longueur du pays, jusqu’au Panama. Elle a la propriété d’être extrêmement, mais alors extrêmement arrosée (environ 5 m par an, jusqu’à 13 m par endroits ! L’Anjou n’a qu’à bien se tenir…), et d’être complètement hors-limites pour les touristes. Au centre, la région andine, la plus peuplée. Ici les Andes ont la particularité de former une fourche à trois branches, séparées par deux hautes vallées où coulent les deux principaux fleuves navigables du pays et où l’on trouve la plupart des grandes villes. Il y règne une sorte d’éternel printemps pas désagréable (quand il ne pleut pas)… Au nord, la région caribéenne, elle aussi relativement peuplée. Une large plaine chaude et marécageuse, voire désertique à l’extrême-nord, bordée par les eaux azuréennes de la mer des Caraïbes. Avec les Andes, ce sont bien sûr les deux zones les plus touristiques. À noter qu’étonnamment, le point culminant du pays (le pic Cristóbal Colón – 5776 m) ne se trouve pas dans les Andes mais au sein d’un massif côtier, à quelques dizaines de kilomètres de la mer. Au nord-est, la région de l’Orénoque, vaste plaine herbeuse cultivable. Pratiquement vide. Enfin au sud-est, la région de l’Amazone, dense forêt et larges fleuves. Encore plus vide. Précisons que ces deux dernières régions sont aussi plutôt hors-limites, sauf si vous avez une âme de paramilitaire ou de narco.
Forcément, une telle diversité de territoires en zone tropicale va de pair avec une incroyable biodiversité. J’ai déjà évoqué le nombre record d’espèces d’oiseaux (actuellement 1 878, c’est précis), qui peuvent se régaler d’au moins 3 000 familles de papillons, ce qui est assez conséquent. Je plains celui qui veut se lancer dans la collection. Côté flore, on n’est pas en reste avec notamment plus de 3 500 espèces d’orchidées. Bref, un naturaliste ne devrait pas pouvoir s’ennuyer ici. Tout cela étant protégé par une série conséquente de parcs nationaux, qui couvrent tout de même plus de 10% du territoire. Si avec tout ça je ne croise pas une ou deux bestioles sympas… Petite anecdote néanmoins : les FARC ont longtemps limité la déforestation dans les zones qu’ils contrôlaient (moins facile de se cacher quand la jungle a disparu). Leur démobilisation a permis aux industriels étrangers coupeurs d’arbres et foreurs de s’en donner à cœur joie… Le pays est ainsi devenu le plus dangereux au monde pour les militants écologistes, qui se font assassiner à tour de bras. Vous avez le droit d’aimer la nature, mais surtout pas d’empêcher son exploitation massive ! Aujourd’hui, selon le WWF, la moitié des écosystèmes colombiens sont dans un état critique de détérioration…












Quand il faut choisir les narcotrafiquants…. C’est fou !
C’étaient pas des narcos les FARC, c’était une guérilla rebelle communiste (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) !