Popayán
Première véritable étape colombienne : Popayán, alias la Ciudad Blanca (Ville Blanche). Pas la première que je croise avec ce petit nom : La Rochelle, Belgrade, Arequipa, Minas Tirith… Ici les murs de la cité historique sont passés à la chaux annuellement. La légende veut que celle-ci ait été utilisée historiquement pour lutter contre une invasion massive de nigua, une puce tropicale qui s’attaque férocement aux pieds des humains, pénétrant la peau et provoquant d’intenses démangeaisons (n’allez pas voir de photos, c’est un peu dégueulasse…). Bon maintenant que les gens portent des chaussures, la nigua ne peut plus faire grand-chose. Mais on a trouvé que c’était plutôt sympa tous ces murs blanc, alors la tradition est restée. Et puis ça plaît aux touristes…
Étrangement le nom « Popayán » ne m’était pas inconnu avant de m’intéresser à la Colombie, allez savoir pourquoi. En tout cas ça sonne bien ! « Fondée » au XVIème siècle par les Espagnols après la soumission des indigènes locaux, la ville va plutôt bien se porter durant la période coloniale, notamment grâce à plusieurs mines d’or aux alentours et un emplacement stratégique. Forcément qui dit « or » dit beaux bâtiments, qui ont plutôt bien traversé les siècles, malgré un important séisme en 1983 (dix années de reconstruction ont suivi). La ville a aussi donné naissance à plusieurs acteurs majeurs de l’indépendance au début du XIXème siècle, lui donnant un rôle central au sein de la jeune république de Colombie : de nombreux présidents de ce siècle étaient Payanais ! Une importante université fut fondée à cette époque, et des milliers d’étudiants continuent aujourd’hui d’animer les rues de Popayán. Mais l’abolition de l’esclavage a tout changé, et les malheureux propriétaires de terres ou de mines durent se résoudre à payer leurs employés, voyant leurs revenus fondre drastiquement, aaah ce terrible progressisme… Las, l’âge d’or de la ville est dès lors terminé, et si elle continuera de produire quelques artistes et hommes politiques, elle n’aura plus jamais le même rayonnement national, supplantée notamment par Cali, 150 km plus au nord.
Toujours est-il que Popayán, dont le centre est finalement resté à dimension humaine, se prête aujourd’hui plutôt bien à la déambulation touristique (mieux que Cali en l’occurrence, où je ne m’arrêterai pas…), de quoi occuper amplement une journée avant de reprendre la route. En slalomant un peu entre les gouttes…
































Blanc sur gris, avec un peu de pluie. Pas très gai.
Je confirme. Allez, on passe à la suite !