Le Paraguay, mais pourquoi donc ?

Asunción → Quelque part en Amérique du Sud

Quand j’ai vu que ma route devait me conduire non loin de ce pays méconnu, je n’ai guère hésité. Le Paraguay ne reçoit effectivement que peu de touristes, à peu près autant que la Macédoine du Nord ou l’Azerbaïdjan pour tout dire, malgré une position particulièrement centrale au sein du continent sud-américain. D’ailleurs la plupart des visiteurs sont comme moi, de passage entre deux destinations plus vendeuses, notamment les voisins argentins et brésiliens.

Alors pourquoi ce désintérêt ? Sans doute car le pays n’offre pas vraiment d’attractions touristiques de premier plan. D’ailleurs le seul guide papier du Paraguay que j’ai trouvé, ce sont quelques pages au sein du massif Lonely Planet couvrant toute l’Amérique du Sud… Pas de plages (bon à part celles d’Encarnación sur les bords du Paraná, c’est vrai qu’on s’y croyait quand même un peu…), pas de montagnes, peu de parcs nationaux (à part tout de même un ou deux réputés pour les ornithologues amateurs, mais difficiles d’accès), pas de villes mythiques, pas de plat national mondialement réputé… Évidemment dit comme ça, on comprend un peu le déficit d’attractivité.

Pour autant, j’ai bien aimé ce sympathique petit pays sans prétention. Car comme d’habitude, ce sont souvent les gens qui font la différence. Et en l’occurrence, les Paraguayens sont on ne peut plus sympathiques. Que ce soit le guide passionné d’un petit musée du chemin de fer (gratuit) qui prend la peine de m’expliquer en détail l’histoire passée et présente de son pays, en faisant tous les liens possibles avec la France. Le chauffeur de bus qui, voyant que je n’étais pas en possession de la carte de transport nécessaire, demande aux autres passagers si quelqu’un veut bien me dépanner (et quelqu’un a bien voulu). Le réparateur de téléphones qui appelle tous ses collègues pour savoir si à tout hasard l’un d’entre eux possède le modèle d’écran que je recherche. Et de manière générale, tous ceux qui, constatant mon accent étranger, ne peuvent s’empêcher de me demander d’où je viens, ce que je fais là, et bien sûr ce que je pense de leur pays, dont la plupart sont très fiers. C’est finalement aussi un peu (beaucoup) pour ça que l’on voyage.