Paraty
Même si en brésilien on va plutôt prononcer « Paratchi », le jeu de mots était tentant. Et il s’avère que la région est de toute façon loin d’être déplaisante, donc ça colle.
Alors qu’elle n’était qu’une bourgade insignifiante, nichée au fond d’une superbe baie densément boisée, la découverte de l’or du Minas Gerais à la fin du XVIIème siècle va tout changer, car Paraty est à cette époque la seule localité côtière disposant d’une véritable piste pour rejoindre l’intérieur des terres, en traversant la vertigineuse Serra do Mar. C’est l’euphorie, et en quelques années une riche et belle ville coloniale sort de terre : elle verra partir des centaines de navires chargés d’or jaune pour Lisbonne, tandis que d’autres navires débarquent d’Afrique, le ventre gonflé d’or noir (les mines consommant toujours plus d’esclaves).
Sauf que 50 ans plus tard, c’est le drame : Rio achève enfin la construction de sa propre route vers l’intérieur, et le trafic s’interrompt brutalement à Paraty, la petite ville retombant rapidement dans l’oubli. Ce qui est finalement une excellente nouvelle, car les belles demeures du XVIIème ne seront jamais remplacées par de laids bâtiments du XXème. Et lorsqu’en 1960 une route côtière permettant de relier Rio à São Paulo est finalement construite, les touristes locaux commencent à débarquer en nombre pour profiter de ces vieilles pierres, et surtout des superbes plages des environs. L’Unesco finira même par consacrer la région, lui offrant une visibilité internationale (d’où ma présence).
Bon vous avez de toute façon vu les photos de ces derniers jours : avec ses énormes pavés disjoints, ses étroites rues au cordeau, ses bougainvilliers envahissants, ses façades blanches et ses boiseries multicolores, la ville dégage un incroyable charme. Rajoutez à cela quelques églises baroques joliment fanées, des dizaines de petits bateaux amarrés dans une baie aux contours sinueux et aux multiples îlots, des montagnes verdoyantes en toile de fond, et vous obtenez la carte postale parfaite.
Une étape à ne pas manquer sur cette côte Atlantique, que je quitte désormais pour m’enfoncer dans les terres. Je n’espère pas y trouver de l’or (quoique), mais simplement de l’eau en quantité. On se retrouve à Iguaçu ! Enfin après 24 h de bus bien sûr…










Oui, vraiment superbe !
Bon courage pour le bus !
Le courage n’aura pas suffi…