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Les démons naissent bien quelque part

Samarcande ↔ Chakhrisabz – 3 h 30 de taxi partagé A/R

En virée aujourd’hui à Chakhrisabz, la ville natale de Tamerlan. L’occasion d’y admirer sa troisième et dernière statue géante (après Tachkent et Samarcande – à noter que ces trois statues sont contemporaines, érigées par le dictateur de l’époque, ce qui fait sens finalement), les restes d’un palais monumental qu’il avait commandé (seules les deux gigantesques piles du portail d’entrée ont survécu, mais leur majesté fanée laisse rêveur), plus quelques beaux bâtiments de l’époque timouride, nettement moins restaurés qu’à Samarcande, ce qui n’est pas forcément pour déplaire. En bonus peu de touristes… Pour info, c’est à Chakhrisabz (alors nommée Kash) qu’Alexandre rencontra sa première épouse, Roxane. Beau destin historique pour une petite bourgade de quelques milliers d’âmes.

Allez, pour le plaisir, puisque Nasr Eddin a été évoqué en commentaire, voici une de ses sages bouffonneries avec Tamerlan.

Timour était fort laid. Il demande un jour à un barbier de le raser. Or une fois son travail achevé, ce dernier tend un miroir à l’empereur. Voyant sa laideur dans la glace, Timour se met à pleurer, bientôt accompagné de toute sa cour et de Nasr Eddin, qui suivent bien sûr son exemple. Après une heure ou deux de ce régime, les courtisans firent suffisamment de compliments au padischah pour que son chagrin cesse. Mais Nasr Eddin, lui, continue de pleurer à chaudes larmes. « En me regardant dans ce miroir, je me suis trouvé si affreux que j’en ai éprouvé un extrême chagrin, moi le padischah et le maître de tant d’esclaves ; aussi ai-je pleuré à bon droit. Mais pourquoi pleures-tu encore à l’heure qu’il est et ne cesses-tu pas de te lamenter? », demande Timour. Nasr Eddin répondit alors : « Tu t’es regardé une seule fois dans la glace, et ce court moment a suffi à te faire pleurer deux heures. Qu’y a-t-il d’étonnant à ce que moi, qui te vois toute la journée, je pleure plus longtemps que toi ? » Ce qui fit beaucoup rire l’empereur.

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