Cáceres
Toujours étonnant le double visage que peuvent nous offrir les villes de nos jours. Lorsque je suis arrivé hier à Cáceres par le sud, à l’issue d’une étape particulièrement pentue et venteuse, j’ai dû encore parcourir 5 kilomètres le long d’interminables boulevards sans âme encadrés d’immeubles moches (euphémisme) pour rejoindre mon logement. Pourtant un panneau à l’entrée de la ville indique son inscription au patrimoine de l’Unesco en 1986, se seraient-ils plantés ?
Et puis en quittant ma chambre, je traverse deux rues, et là, premier effet waouh ! Je me trouve sur la gigantesque Plaza Mayor, juste au pied de la vieille ville, ceinturée de hautes murailles ocres, d’où s’élèvent plusieurs tours. Je grimpe quelques marches, franchis la muraille via l’Arco de la Estrella, m’enfonce dans une venelle qui débouche sur la Plaza de Santa Maria. Deuxième effet waouh ! Je suis entouré de palais de pierre d’une incroyable unité architecturale, tous du XVème ou du XVIème. Assez saisissant. Alors attention hein, on ne parle pas de palais rococos dorés à l’or fin, non ici c’est la sublime austérité de la Renaissance qui s’exprime. Et les effets waouh s’enchaînent à mesure que l’on déambule entre ces vieilles pierres. C’est bien simple, j’ai dû littéralement emprunter chacune des rues et ruelles histoire d’être sûr de ne rien louper. Le pas lent, le nez en l’air (bon il faut de temps en temps jeter un œil au sol pour éviter la foulure idiote sur les pavés irréguliers), presque en proie au syndrome de Stendhal (je vous laisse chercher…). Sans aucun doute une des plus belles villes qu’il m’ait été donné d’admirer.
En prime le touriste est plutôt rare, du moins à mes heures, les visiteurs étant principalement espagnols, ça grouille uniquement en fin de matinée ou en début de soirée. Pas de voitures (peu du moins, et uniquement celles autorisées). Et point de vendeurs de colifichets ou de bruyantes terrasses, non la vie économique est cantonnée de l’autre côté des murs. Ici tout n’est que calme et beauté. Bon à part quand même un ou deux guitaristes de rue, ils pourraient faire un effort et jouer de la vielle…
Note : pour les connoisseurs, quelques épisodes de Game of Thrones ont été tournés ici. Plutôt logique.
Soleil qui fait envie. Ici plusieurs jours de grisaille, pluie et pas bien chaud. Sinon, c’était un temps où on ne demandait pas l’autorisation pour les méga-bassines… et où on devait sans problème décapiter les téméraires opposants.
Le bon vieux temps quoi… On y reviendra quand il n’y aura plus d’eau !