Mérida → Cáceres – 75 km
Allez c’est bon, le Conseil des Blogueurs a validé ma décision d’hier, le suspense était limité.
Reprenons.
Donc je suis revenu en Espagne, en Estrémadure. Et première étape à Mérida, la version moderne d’Augusta Emerita.
La ville est fondée en 25 avant JC par l’empereur Auguste, en tant qu’EHPAD géante pour anciens militaires revenus à la vie civile (les emeriti) après moult années à tuer du barbare (les peuples du nord de l’Espagne en l’occurrence, les derniers à résister encore et toujours à l’envahisseur). La ville est plutôt pépère, bien placée entre fleuve et collines, Auguste décide donc d’en faire la capitale de la Lusitanie, l’une des trois provinces romaines qui se partageaient la péninsule ibérique.
La ville prospère gentiment, et à son apogée compte environ 40 000 habitants (comme maintenant en fait…), plutôt énorme pour l’époque. Et puis les siècles passent, les empires disparaissent, de nouveaux venus occupent les lieux (les Wisigoths, puis les Maures, puis les Chrétiens…). Et, chose relativement miraculeuse, la ville n’est que peu détruite, on va plutôt empiler ou juxtaposer. Enfin jusqu’à ce que le nain psychopathe Corse (Napopo) débarque dans le coin et détruise ce qui lui tombe sous la main (y en a quand même, j’te jure…).
Malgré tout la ville a encore de beaux restes. Notamment les trois haut-lieux du loisir de l’époque : un cinéma, un laser game et un karting… Pardon, je veux dire un théâtre, un amphithéâtre et un cirque. Plus un gigantesque pont, plusieurs aqueducs servant désormais de nichoirs à cigognes, et un temple dédié au culte impérial d’Auguste (oui quitte à avoir fondé la ville, autant se faire déifier dans la foulée). Plusieurs villas magnifiquement reconstituées. Des kilomètres de mosaïques, des statues par centaines… Bref, on est sur de l’artillerie lourde, avec finalement peu d’équivalents en dehors de Rome elle-même. Et apparemment il n’y a même pas besoin de creuser tant que ça pour tomber sur des trésors, un cauchemar pour tous les promoteurs immobiliers…
Petite anecdote : Dioclès, le plus célèbre des auriges (conducteur de char), originaire de la région, participa à de nombreuses courses dans le cirque de Mérida. En 24 ans de carrière, il prit part à 4 257 courses à travers l’Empire, et en gagna 1 462. Ce qui lui rapporta l’équivalent actuel de 13 milliards d’euros, faisant de lui (de loin) le sportif le plus riche de l’histoire, dans les dents Tiger Woods !

(Je vous garde les photos de Cáceres pour demain, je suis en pause !)
Ah ! Cette lecture matinale m’avait manquée !
Culture et humour, ça fait du bien !
Je vais déposer le brevet…