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Je m’baladais, sur Samosir

Lac Toba

L’inconvénient des 5 heures de décalage horaire avec la France, c’est que lorsque l’on souhaite se régaler devant la plus que spectaculaire (et engagée) cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, on ampute fortement sa nuit. Qu’à cela ne tienne, je n’avais pas non plus prévu une journée très chargée, ayant déjà bien arpenté les environs sur mon véloce Honda les deux derniers jours.

Et quel plaisir que de parcourir les cheveux au vent (enfin le casque au vent plutôt) les routes presque désertes de Samosir, la presqu’île (de la taille de Singapour tout de même) qui occupe une bonne partie du lac Toba. D’ailleurs pour la petite anecdote géologique, suite à la dernière éruption cataclysmique évoquée précédemment, un lac s’est mis à occuper l’intégralité de la caldeira. Mais la chambre magmatique ne s’étant pas vidée complètement, la pression a commencé à faire remonter progressivement le sol. Et petit à petit, une île a émergé des profondeurs du lac. Puis a continué de s’élever, de s’élever… Bon aujourd’hui elle ne pousse plus que d’un centimètre par an, c’est peu. Mais il ne faudrait pas oublier que l’on se trouve donc pile sur le couvercle d’une gigantesque cocotte-minute.

Une unique route principale s’occupe de parcourir les 120 kilomètres de circonférence de l’île. Parfois il en manque des bouts, emportés par les fréquents glissements de terrain. À l’est et au nord, les « agglomérations ». En fait surtout une succession de petits villages allongés, qui offrent régulièrement de superbes exemples d’architecture batak, à coup de maisons traditionnelles en « selle de cheval » ou de tombes démesurées. À l’ouest, Samosir s’approche des gigantesques parois abruptes qui forment la caldeira. À l’origine une presqu’île, un canal a été creusé dans l’étroit isthme pour faciliter la circulation des navires, pas bête. Et c’est désormais un pont qui permet de rejoindre le continent (bon en réalité le reste de Sumatra, qui est aussi une île, mais on se comprend). D’ailleurs de l’autre côté, un petit détour permet de réaliser l’ascension de la caldeira, histoire de s’offrir une vue à couper le souffle. Gaffe aux singes sur le bord de la route, qui observent le défilé des véhicules d’un air nonchalant. À défaut de vaches et de trains… Enfin au sud, rural, les photogéniques rizières alternent avec les champs de maïs. Pour les plus aventureux, il est aussi possible de traverser le plateau qui occupe le centre de Samosir, à l’aide d’un bon GPS. Ici vous trouverez des routes plus ou moins carrossables, de la forêt, quelques minuscules hameaux, des buffles paisibles, et même une paire de jolis lacs. Il se trouve que l’un d’eux possède une petite île en son centre. Vous l’aurez compris, il s’agit d’une l’île dans un lac dans une île dans un lac dans une île dans l’océan Indien.

Mais finalement, tous ces beaux paysages ne seraient rien sans les sourires des Indonésiens, ravis et curieux de voir des touristes arpenter leur région reculée. Rares sont ceux qui ne vous salueront pas à votre passage.

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