Sous la plage, le lagon

Pulau Perhentian Besar

Un classique de l’Asie du sud-est, le snorkeling trip : un petit bateau, un groupe de touristes, un certain nombre d’arrêts sur des spots de nage plus ou moins sympas, et de l’alcool bas de gamme à volonté. Ah bah nan, on est toujours dans un pays musulman, pas d’alcool donc, les gens sont vraiment là pour les poissons. Et trêve de suspense : poissons il y a, encore un peu.

Car c’est désormais une petite musique qui monte de plus en plus à travers le monde : l’océan se meurt. Et peu de destinations semblent désormais échapper à l’hécatombe. Cette année, plus de la moitié des récifs malais ont blanchi, suite à des épisodes de forte chaleur, alors qu’ils étaient jusqu’à présent relativement préservés. Et bien sûr le tourisme de masse n’aide pas vraiment, lorsque chaque jour les spots sont visités par une bonne centaine de snorkeleurs. Beaucoup font attention, mais on trouve encore régulièrement des abrutis qui font n’importe quoi.

Aujourd’hui, en me baladant sur quatre sites assez différents, j’ai eu la chance de croiser, en plus de la foultitude de poissons de récifs « classiques », deux petites raies pastenagues, trois gros napoléons, quatre ou cinq bébés requins (ce qui immanquablement met la chanson éponyme en tête), et un beau requin adulte assez impressionnant. Mais d’après le skipper, c’est en gros un dixième de ce que j’aurais pu voir il y a dix ans. Alors que restera-t-il dans dix ans ? Amoureux des fonds marins, si vous voulez encore profiter un peu de leur incroyable et spectaculaire diversité, je vous recommande de ne pas traîner…

Note un peu positive tout de même : cela fait quinze ans que je me baigne dans des eaux tropicales (snorkeling ou plongée), ayant démarré à Maurice en 2009. Et après de nombreux échecs, c’est finalement ici, sur ces chouettes îles Perhentian, que j’ai pu observer mes premiers requins. Certes, « juste » des pointes noires d’1 m 50, mais ça fait plaisir !