Menu Fermer

Un peu de géographie malaise

Pulau Perhentian Kecil → Pulau Perhentian Besar – 15 min de bateau-taxi

Un rapide changement d’île pour rejoindre plage et bungalow, voilà, le temps peut désormais ralentir pour quelques jours. Petite parenthèse géographique pour la peine.

Tout comme les Perhentians vont par paire, la Malaisie est elle aussi coupée en deux territoires, séparés par près de 1000 km de mer de Chine. À l’ouest, la péninsule malaise (où je me trouve), 40% du territoire, 85% de la population (32 millions d’habitants au total). La plupart des gens imaginent d’ailleurs que la Malaisie se limite à cette unique partie. Et pour cause, c’est ici que l’on trouve la capitale, les villes historiques du détroit de Malacca, et la plupart des sites touristiques.

Mais plus à l’est, la gigantesque île de Bornéo (une fois et demi la France) est partagée entre trois pays : l’Indonésie au sud, le tout petit sultanat de Brunei sur la côte nord (petit mais avec plein de pétrole, ça aide), et donc la Malaisie, aussi au nord. Un rapide calcul devrait aboutir à la conclusion que cette partie du territoire malais représente 60% de la superficie totale du pays, pour seulement 15% de la population. Et pour cause, l’essentiel de Bornéo est recouvert d’une épaisse jungle, avec en prime quelques hauts sommets (4100 m pour le mont Kinabalu). La biodiversité de cette île est particulièrement exceptionnelle, avec de nouvelles espèces découvertes chaque fois qu’une expédition scientifique s’enfonce dans la jungle. Et dans le même temps, Bornéo connaît actuellement le plus fort taux de déforestation au monde, principalement côté indonésien. Pratique, on n’aura bientôt plus à se préoccuper de découvrir de nouvelles espèces… Peu de touristes s’aventurent dans ce coin-là, à part quelques entomologistes et explorateurs amateurs.

La Malaisie fait désormais partie du cercle restreint des « pays développés », qu’elle a rejoint récemment après 25 années de développement rapide, portée par une population jeune, éduquée, raisonnablement religieuse (l’islam est majoritaire, mais pas forcément très rigoureux dans les grandes zones urbaines – nettement plus à la campagne) ; par un gouvernement semi-démocratique semi-autoritaire lancé dans une série de plans quinquennaux ambitieux ; et par une vaste population de travailleurs immigrés, originaires de voisins moins bien économiquement lotis (Népal, Bangladesh, Birmanie), et plus ou moins réduits en esclavage moderne (salaire dérisoire, confiscation de passeport, endettement pour obtenir un permis de travail…). Cette fois je ne me suis pas arrêté à Kuala Lumpur, mais pas sûr que j’aurais reconnu la ville 10 ans après mon premier passage, tant les choses bougent vite ici. Le XXIème siècle est définitivement asiatique…

2 Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *