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Déambulations (sur un air de fado)

Lisbonne

Ma petite pause lisboète touche à sa fin. Une capitale fort agréable, que j’aurai bien arpenté, en restant dans les classiques : la démesurée Praça do Comércio, le cœur de la ville ; le labyrinthique Alfama, l’âme de la ville ; le somptueux Mosteiro dos Jerónimos, l’esprit (saint) de la ville (qui a miraculeusement survécu à 1755). Et puis les populeuses berges du Tage, la folie acheteuse des touristes dans Baixa (le voyageur au long cours ne s’embarrasse pas du superflu, car il devra se le trimballer…), la très chic avenue da Liberdade, les délicieuses pastéis de Belém, les miradouros au coucher du soleil… Bien sûr, le tout à saupoudrer d’un peu de fado.

En tout cas c’est bon, j’ai eu ma dose de foule et de touristes pénibles (je pèse délicatement mes mots), je peux repartir explorer sereinement la verte campagne de l’Alentejo. Et quitter les rivages salés, que je ne retrouverai que dans quelques mois (au Danemark).

Je me permets d’ajouter quelques vers du grand poète lusitanien Luís de Camões (dit « le Camoëns »), dont j’ai vu la tombe aujourd’hui (en compagnie de celle de Vasco de Gama, excusez du peu) :

Com que voz chorarei meu triste fado,
Que em tão dura paixão me sepultou,
Que mór não seja a dor que me deixou
O tempo, de meu bem desenganado ?

Mas chorar não se estima neste estado,
Aonde suspirar nunca aproveitou ;
Triste quero viver, pois se mudou
Em tristeza a alegria do passado.

Que l’on pourrait traduire ainsi :

Avec quelle voix pleurerais-je mon triste sort,
Qui en si dure passion m’a enseveli,
Que plus grande encore ne soit la douleur
Que m’a laissée le temps, de mon amour désabusé ?

Mais les pleurs sont sans effet dans cet état,
Que jamais les soupirs n’ont su guérir ;
Je veux vivre triste, car la joie d’autrefois
Est devenue tristesse.

Vous pouvez écouter tant qu’à faire Amália Rodrigues chanter ces beaux vers, et verser votre petite larme (introduction au fado…).

6 Comments

  1. Joëlle

    Je te suis à la fois sur ton blog et je demande tes nouvelles à Stéphanie j’ai su que tu étais tombé rien de grave a dit Stéphanie mais comme nous n’avons pas vu on te fait confiance . Tu as été dans des beaux coins mais c’est vrai que certains touristes sont pénibles et surtout très mal élevés enfin ils font vivre peut-être certains endroits qui seraient désertiques . Je souhaite un bon week-end de Pâques On fait la chasse aux œufs chez moi cette fois je t’embrasse très fort prends bien soin de toi

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