Lisbonne → Sintra → Cabo da Roca (mais pas en vélo)
Belle grosse journée aujourd’hui, avec un vélo resté à Lisbonne.
Jour de grève au Portugal ! Comme en France, copains ! Les raisons sont bonnes de part et d’autre, mais légèrement différentes : ici c’est pour protester contre des salaires misérables alors qu’inflation et inégalités sont au plus haut. Chez nous ce sont les retraites. Mais dans le fond, le message est plus ou moins le même : le capitalisme a montré ses limites, les politiques ne sont que les avatars d’un système dysfonctionnel, qui ne fait qu’enrichir une toute petite minorité et détruit délibérément la planète et ses écosystèmes, il est grand temps de passer à autre chose. Sinon…
Toujours est-il que levé à l’aube pour une longue journée en prévision, je me retrouve devant des trains annulés. Un Portugais cherchant à rejoindre son travail explique à d’autres touristes que c’est régulier ici, typiquement à Noël et à Pâques… Je l’interpelle en expliquant qu’en tant que Français, je connais bien le problème, solidarité, on se marre !
Bon je finis par choper quand même un train, puis un bus, et me voici à Cabo da Roca, le point le plus occidental du continent européen. Si à Tarifa j’étais au niveau de la mer, ici je suis 140 mètres au-dessus, falaises impressionnantes, on évite de trop s’approcher. Une plaque commémorative, beaucoup de touristes, une boutique de souvenirs, et même un joueur d’accordéon. Un petit tour et puis s’en va, bus dans l’autre sens.
Car je comptais bien passer l’essentiel de ma journée à Sintra. Comment décrire simplement le lieu ? Imaginez une petite chaîne de montagne coincée entre l’Atlantique et Lisbonne, qui condense les pluies venues du large (perso il faisait beau, comme depuis trois semaines…), permettant le développement d’une végétation exubérante. Et au milieu de cette végétation, des incroyables palais par dizaines, de tous les styles et de toutes les époques. Un lieu absolument unique, évidemment reconnu par l’Unesco. Et tout aussi évidemment extrêmement touristique (snif, le genre d’endroit que l’on aimerait avoir juste pour soi, faut pas rêver…).
La petite blague du jour, c’est que grève oblige, tout est fermé. Il fallait voir l’effort des tour operator pour commenter devant les grilles closes des palais, face à un public visiblement maussade… Le seul lieu ouvert : la Quinta da Regaleira. Ça tombe bien tiens, c’est justement celui que j’avais l’intention de visiter (il faudrait passer des jours ici pour tout voir…) ! Ce qui tombe moins bien, c’est qu’absolument tout le monde va aussi y aller donc. Re-snif. On a affaire ici à un palais gothique-manuélin du début du XXème, couvert de mille détails étranges et ésotériques. Et surtout un jardin incroyable, rempli de statues, d’étangs, de grottes, de labyrinthes, de temples, et même d’un étonnant « puit initiatique » où l’on s’enfonce à 30 mètres sous terre via un escalier en colimaçon. Assez magique.
Après avoir bien arpenté la ville, il est temps de prendre le dernier train pour Lisbonne, en priant pour éviter l’annulation de dernière minute.

Magnifique ! Ça donne envie d’y aller, comme partout d’ailleurs !
Remplis – toi bien les yeux pour nous tous sédentaires !
Je serai vos yeux !
On m’a beaucoup, beaucoup parler de ce puit.
M’étonne pas, nombreuses références à l’alchimie, à la franc-maçonnerie et aux Templiers dans le château et le parc !