Nagasaki
L’histoire de Nagasaki est intimement liée aux gaijin, littéralement aux « personnes d’un pays extérieur ». En 1543, un navire portugais s’échoue accidentellement sur les côtes du Japon, un peu plus au sud. Oh tiens, un pays inconnu peuplé de sympathiques païens ! Cartographions cela et envoyons-y quelques marchands et missionnaires ! Commerçants et jésuites reçurent plutôt un bon accueil, et en 1571, un chef de guerre local fraîchement converti fonde avec ses nouveaux potes le port de Nagasaki (qui n’était alors qu’un misérable hameau). La ville se développe rapidement, et les nouvelles denrées importées du lointain Occident font un tabac (c’est le cas de le dire, le tabac étant en tête de liste, avec le pain, la friture, les gâteaux et les fringues).
Mais la fête va être de courte durée. Rappelez-vous, nous sommes alors en plein dans l’ère Azuchi Momoyama, une période troublée qui va aboutir à la réunification du pays via de sanglantes batailles. Et les « réunificateurs » ne voient pas d’un très bon œil cette nouvelle religion qui s’enracine dans le sud (le commerce c’est ok par contre, ça ne fait pas de mal à l’économie, et puis on a pris goût au sucre…). Les missionnaires sont expulsés du pays, et les chrétiens persécutés. On va même crucifier 26 d’entre eux en 1596, pour l’exemple (ils ont droit aujourd’hui à un mémorial, validé par Jean-Paul II). Ça ne s’arrangera pas au siècle suivant, avec l’interdiction pure et simple du christianisme en 1614, suivie d’une mini-guerre civile et son lot de massacres. Las, le culte de Jésus se fera dès lors dans la plus grande clandestinité, retour aux poissons gravés dans les catacombes romaines.
Pendant ce temps, les plus pragmatiques et nettement moins bigots Néerlandais avaient commencé à dominer le commerce mondial grâce à leur Compagnie néerlandaise des Indes orientales, et à s’intéresser aussi au Japon. Mais en 1641, le pays désormais pacifié décide de fermer totalement ses frontières, pour se protéger des influences extérieures jugées néfastes. À une exception près : Dejima, une petite île artificielle construite peu de temps auparavant dans le port de Nagasaki, qui est louée aux Hollandais en guise de comptoir commercial (et qui a été récemment reconstruite, une belle visite). Ce sera jusqu’en 1855 la seule et unique fenêtre du Japon sur le reste du monde, un précieux lieu de rencontres et d’échanges entre l’Orient et l’Occident !
































D’accord, on attend demain !
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D’accord, on attend demain 😂 !
Tout vient à point !