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Conte nippon

Nagasaki Beppu – 4 h de bus

Il y a fort fort longtemps, vivait un pêcheur nommé Urashima Tarô. Il habitait un petit village avec sa mère, et était réputé pour son grand cœur, ainsi que pour son habilité à la pêche, un grand cœur n’ayant jamais nourri personne. Un soir qu’il rentrait chez lui, il sauve la vie d’une grande tortue marine martyrisée par trois chenapans. Or on le sait, ça paye toujours de sauver les tortues.

Effectivement, le lendemain, alors qu’Urashima pêche tranquille dans son coin, le reptile réapparaît, et lui propose de l’emmener au palais du roi-dragon, tout au fond de l’océan. Le héros ne semble pas plus étonné que ça d’entendre la tortue parler, mais est surtout dubitatif sur sa capacité à plonger aussi profondément… « Monte sur mon dos ! », propose l’animal.

Et les voilà qui arrivent bientôt devant un magnifique palais de corail rouge et blanc. À la porte, la princesse Otohime accueille Urashima, et le convie à un fastueux banquet. Mets et danseuses se succèdent. Le sympathique pêcheur hallucine un peu, mais ne boude pas son plaisir. L’histoire ne précise pas s’il y a flirt ou non avec la princesse, tandis que les jours et les semaines passent comme dans un rêve, à alterner entre siestes et banquets.

Pourtant, un matin, Urashima se prend à repenser à sa mère, qui vit si chichement dans sa masure. Alors il décide de repartir. « Tu viens à peine d’arriver ! Reste donc encore un peu ! » Rien à faire, le jeune homme est motivé pour remonter à la surface. Pas rancunière, la princesse lui offre en présent un beau coffret de laque noire, afin qu’il pense à elle à l’occasion. « Mais ne t’avises surtout, surtout pas de l’ouvrir ! » J’imagine que vous connaissez la fin…

La tortue ramène donc Urashima à son point de départ, qu’il a l’impression de ne pas reconnaître. Il se précipite vers la cabane de sa mère, mais celle-ci semble avoir disparu. Et les villageois qu’il croise lui sont inconnus. Il finit par s’adresser à un vieillard, lui demandant où se trouve la maison d’Urashima Tarô. « Urashima qui ? Connaît pô. Et pourtant j’ai vécu toute ma vie dans ce village ! »

Il semble y avoir baleine sous gravier. Quel est donc ce lieu étrange où il a atterri ? Alors il repense à la boîte, se disant qu’elle contient peut-être les réponses à ses questions. L’imbécile… Il entrouvre le couvercle. Une volute de fumée blanche s’en échappe, et s’élève dans l’air. Aussitôt, les 300 années qu’il a passé au fond des mers le rattrapent, et le voici transformé en vieillard à longue barbe blanche. On n’échappe pas indéfiniment au temps… Urashima Tarô s’assit alors au bord de la mer, pleurant les siens en attendant la mort.

Conte populaire japonais dont les origines remontent au début du VIIIème siècle.

2 Comments

  1. P'pa

    Trop fort les japonais pour faire voler les bateaux. La seule chose, c’est qu’on se demande à quoi ça sert de voler à 5m au dessus de l’eau. On imite les frottements ? Du coup on consomme moins de fuel ? C’est sans doute ça le gros avantage.

    • Vadrouilleur

      Même pas, c’est juste pour le style ! 😉 Blague à part, ils ont vraiment des bateaux qui « volent », grâce à un foil (une « aile d’eau », qui permet de soulever le navire), c’est à la mode, je vais peut-être en prendre un à Okinawa dans quelques jours !

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