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Un peu d’histoire japonaise (suite)

Fukuoka → Nagasaki – 3 h de bus

Arrivée dans une nouvelle ville au très riche passé, Nagasaki, que nous autres étrangers ne connaissons bien souvent que pour le drame de 1945. Mais avant d’explorer plus avant cette fascinante métropole, poursuivons un peu notre parcours de l’histoire japonaise.

Le Moyen-Âge démarre en 1185, lorsque la cour impériale, affaiblie, délègue son autorité au clan guerrier dominant de l’époque, les Minamoto. Le chef de clan, Yoritomo, devient donc de facto le personnage le plus puissant du Japon, et prend le nouveau titre de shōgun. Puisque les Minamoto sont installés à Kamakura (non loin de Tokyo), nous voici dans Kamakura jidai. Le pouvoir est dorénavant partagé entre la noblesse, le clergé, et les clans guerriers, ces derniers renforçant progressivement leur assise sur le pays.

De 1333 à 1336, courte période transitoire (Kenmu no shinsei) : l’empereur de l’époque, Go-Daigo, tente un retour en force, profitant de l’impopularité du shogunat à cause de la victoire du Japon contre les envahisseurs mongols. Oui une victoire, cela peut paraître paradoxal, mais suite à celle-ci le shōgun n’a pas été en mesure de récompenser correctement les puissants dirigeants provinciaux ralliés sous sa bannière (puisque le Japon se défendait, pas de nouvelles terres ou de richesses à distribuer notamment). Dirigeants provinciaux qui renversent donc le shōgun, et qui se mettent sur la tronche pour désigner le suivant. Tout en se moquant comme d’une guigne des vaines tentatives de l’empereur de reprendre la main.

En 1336, c’est finalement le clan Ashikaga qui émerge, tout en installant un empereur fantoche sur le trône. Retour à Kyoto, plus précisément dans le quartier de Muromachi : Muromachi jidai, nous voilà. Bon là on est vraiment dans le Japon féodal tel qu’on se l’imagine : les beaux châteaux, les samouraïs qui se bastonnent avec honneur pour le compte de leur seigneur, une chouette cérémonie du thé entre deux massacres… Les villes et les campagnes se développent, l’esthétique japonaise moderne prend forme (fonctionnalité-sobriété-sociabilité). La promotion sociale est aisée, il suffit d’attendre que son supérieur se fasse tuer au combat (ou de provoquer un peu la chose). Petit à petit, le shogunat s’étiole, et les provinces reprennent plus ou moins leur autonomie.

De 1573 à 1603, trois puissants chefs de guerre vont se succéder dans une période courte mais cruciale pour le pays : Azuchi Momoyama jidai. C’est en effet au cours de ces trente années que les clans seront violemment pacifiés par le fer, et à nouveau réunis sous une même et unique bannière. Tokugawa Ieyasu, le dernier de ces chefs de guerre, mettra la touche finale à l’unification en remportant la bataille de Sekigahara en 1600, puis en se faisant désigner shōgun en 1603. Fin du Moyen-Âge !

Commence alors la célèbre Edo jidai, puisque le pouvoir se déplace à Edo (alias Tokyo), et n’en bougera désormais plus. Cette période est notamment marquée par le retour (enfin) de la paix, et une fermeture totale des frontières. Totale ? Non, car une toute petite enclave étrangère va demeurer ouverte, véritable fenêtre sur le reste du monde. Où ça ? Je vous le donne en mille : à Nagasaki bien sûr !

2 Comments

  1. Perrot Isabelle

    Malgré les distances on retrouve des similitudes dans les Histoires des pays… Y aurait-il des passages obligatoires comme le Moyen-âge ?

    • Vadrouilleur

      Par la féodalité du moins, oui j’ai l’impression que c’est un passage « obligé » pour toute les grandes civilisations. Mais le modèle a globalement été abandonné partout, ne subsiste que la démocratie (minoritaire) et la dictature / la démocratie de façade (majoritaire).

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