Hiroshima → Fukuoka – 4 h 15 de bus
Changement d’île : me voici désormais à Kyūshū, un peu l’Occitanie du Japon : soleil, plages, accent chantant, accueil chaleureux et volcans fumants (bon ok, en ce qui concerne le dernier point c’est moins vrai pour l’Occitanie). C’est d’ailleurs sur cette île qu’est née la civilisation japonaise. Tiens, et si on parlait un peu Histoire ? Pratique, celle-ci est divisée en 14 ères traditionnelles bien marquées.
Comme souvent, tout commence en « longtemps avant JC ». À l’époque, le niveau de la mer est beaucoup plus bas, l’archipel est alors relié à la Corée et à la Sibérie, et des petits groupes de chasseurs-cueilleurs débarquent dans le coin. Autour de -13 000, démarre Jōmon jidai. Grâce à l’incroyable abondance de la nature, ces chasseurs-cueilleurs se sédentarisent, sans pour autant entreprendre le classique processus de domestication des plantes et des animaux, pas besoin. En revanche ils se mettent très précocement à la poterie puis à la céramique, toujours utile.
Vers -400, début de Yayoi jidai, suite à l’arrivée de nouvelles populations, qui ramènent de Chine la riziculture. Et d’autres types de poteries. Perso je préfère celles des Jōmons, plus originales… Des objets en bronze et en fer apparaissent simultanément durant cette période, encore une singularité locale.
De +250 à 538, Kofun jidai correspond à une période de construction de gigantesques tertres funéraires en forme de trou de serrure. Réservés aux élites bien sûr. Le signe d’une stratification de plus en plus importante de la société, avec notamment l’apparition d’un empereur, désigné (ou auto-proclamé) parmi les clans dirigeants. Les bastons commencent. Le plus massif kofun de l’époque mesure 480 m de long et 30 m de haut, son édification a nécessité le travail de près de 200 000 hommes pendant plusieurs années. Même pas sûr qu’ils aient été payés pour ça…
En 538 (ou 552, mystère), Asuka jidai, le bouddhisme arrive au pays des Wa (tel que nommé alors par la Chine), et va se mélanger petit à petit au shintoïsme présent depuis… bah on ne sait pas trop en fait, mais depuis longtemps. Les pratiques changent, les kofun tape-à-l’œil sont abandonnés pour de plus discrètes crémations, les influences chinoises et coréennes sont de plus en plus marquées, et la divinisation progressive de l’empereur (ou de l’impératrice) permet d’assoir plus fermement un pouvoir absolu sur la populace. Ou comment passer en quelques siècles d’une société égalitaire de pêcheurs-collecteurs à une société ultra-hiérarchisée de cultivateurs et de fonctionnaires.
En 710, la cour impériale, qui avait jusqu’alors tendance à se balader de gauche à droite, décide de se poser un peu plus longtemps à Nara. C’est donc le début de Nara jidai. La culture se développe, le pays se « civilise ».
En 794, la cour impériale déménage à nouveau, pour tenter d’échapper un peu à l’influence des puissants monastères de Nara. Une nouvelle capitale est construite : Heian-kyō, future Kyoto. C’est, vous l’aurez compris, l’arrivée de Heian jidai, l’ère de la paix (littéralement), une longue période de stabilité, l’apogée de la cour impériale japonaise ainsi que l’âge d’or de la culture et de l’art (littérature, poésie et peinture), rien que ça. Les esthètes ont toujours les larmes aux yeux en évoquant cette période bénie. Mais bien sûr la paix n’arrange pas tout le monde : la classe des bushis (guerriers) monte petit à petit en puissance au cours de cette ère, et finira par prendre le pouvoir à partir de 1185, mettant ainsi un terme à l’antiquité (oui ils ont eu l’antiquité tardive au Japon…).
Ne manquez pas le prochain épisode, où les samouraïs passent à l’action !




















Toujours aussi surprenant !
Oui ils sont forts pour ça ! :p