Hiroshima
Peu de villes peuvent se targuer d’être à ce point marquées par le sceau de l’Histoire. En 1945, la défaite paraît inévitable pour le Japon : sa flotte repose au fond du Pacifique, et les cadets se voient enrôlés pour renflouer une armée décimée. Pour autant, la capitulation ne semble pas une option pour les généraux grabataires qui tiennent fermement les rênes du pays. Les Américains, de leur côté, ont enfin entre les mains leur dernier engin de mort, développé à coup de milliards dans le plus grand secret. Or ce serait quand même ballot de gagner la guerre sans l’essayer nan ? La cible est minutieusement choisie : il faut que la ville ait une valeur stratégique et sentimentale importante, qu’elle n’ait pas été trop bombardée précédemment (sinon on n’aurait pas vraiment vu la différence, dommage), qu’elle soit suffisamment étendue, et située dans une cuvette pour maximiser les dégâts. Plusieurs candidats sont présélectionnés, mais c’est Hiroshima qui tirera la courte paille.
Le 6 août 1945, le B-29 « Enola Gay » décolle de l’île de Tinian avec à son bord « Little Boy ». À 8 h 16 min 2 s, la première bombe atomique de l’Histoire explose à 580 mètres au-dessus de l’hôpital Shima, en plein cœur de l’agglomération. Hiroshima, une métropole dynamique et prospère, ville d’art et d’histoire, n’est plus.
Une bombe atomique, la pire horreur jamais créée par l’humanité, tue en trois temps : d’abord un rayonnement intense, qui carbonise à près de 4 000°C toutes les personnes qui y sont exposées ; puis une violente onde de choc, qui génère des vents de 300 à 800 km/h, renversant tous les bâtiments alentours comme des fétus de paille ; enfin une radioactivité démesurée, qui retombe sur toute la zone sous forme de poussière ou de « pluie noire », et qui promet une mort lente et douloureuse à la plupart des survivants des deux premières phases, ainsi qu’à ceux venus leur porter secours. À ce jour le nombre de victimes est toujours inconnu, probablement autour de 150 000.
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais depuis des siècles, après chaque séisme, tsunami, éruption, les Japonais reconstruisent. Alors ils ont reconstruits Hiroshima. Qui est aujourd’hui à nouveau une métropole dynamique et prospère. Ainsi que désormais l’ambassadrice zélée de la paix et du désarmement nucléaire. Il y a encore beaucoup de boulot, dans un monde où les dictateurs mégalomanes et meurtriers prolifèrent à nouveau, évoquant régulièrement et négligemment la possibilité d’une guerre totale.


















Quel courage de toujours recommencer !
Ne serait-ce pas le propre de la vie ?
Un peu la même résilience qu’à Berlin, il me semble !
C’est même Dresde qui avait pris le plus cher, et ils ont reconstruit à l’identique ! Oui de manière générale l’humanité ne se laisse jamais abattre ! 🙂
Depuis longtemps on nous vend l’arme nucléaire comme une dissuasion et un outil de « paix ». Aujourd’hui on voit bien que c’est un peu l’inverse : « je fais ce que je veux parce que j’ai l’arme nucléaire et si vous m’emmerdez, vous prenez de gros risques car je suis un peu frappadingue et prêt à appuyer sur le bouton ». Et comme des frappadingues il y en a quelques uns de par le monde avec des armes nucléaires on n’est pas très à l’aise.
On devrait envoyer tous les frappadingues en stage à Hiroshima, on ne peut guère rester insensible devant les images terribles du musée-mémorial…
Pas bien sûr de l’efficacité de ta proposition…
Ne reste plus que la prière alors… Ou un cancer foudroyant…