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Des vieux temples et des chats

Onomichi → Hiroshima – 1 h 30 de train

La pluie n’étant plus qu’un lointain souvenir (on se revoit dans une semaine !), j’ai finalement pu partir à la découverte d’Onomichi. Petite ville provinciale (à l’échelle japonaise s’entend, car elle fait tout de même la taille d’Angers…) sans prétention au bord de la mer intérieure de Seto, j’ai pourtant trouvé qu’une atmosphère tout à fait particulière émanait de ses ruelles en pente. Un peu comme si j’avais affaire à une vieille grand-mère excentrique, à la fois touchante et réconfortante, mais aussi parfois malaisante.

Onomichi a la particularité de ne pas avoir été bombardée durant la guerre. Résultat : plusieurs dizaines de vieux temples et sanctuaires émaillent encore les collines, qui s’élèvent rapidement de l’autre côté de la voie ferrée. Mais contrairement à nombre de leurs congénères clinquants à travers le pays, maintes et maintes fois reconstruits à l’identique, ceux d’ici sont dans des états de conservation divers, selon la foi qu’ils inspirent. Souvent par ailleurs entourés de quelques maisons en ruine, l’un des fléaux du Japon, confronté à une baisse drastique de sa population vieillissante. Les maisons occupées, elles, offrent régulièrement aux yeux étonnés des passants quelques expositions d’objets hétéroclites, transformant toute la ville en un gigantesque musée de bric et de broc. Çà et là, de gros chats errants se dorent au soleil, objets d’un véritable culte à Onomichi, qui en a fait l’un de ses emblèmes. On trouve même une « allée des chats », littéralement recouverte de félins inanimés sous diverses formes : figurines, street art, galets peints, bois sculpté… Pour le coup les véritables matous semblent bouder cette ruelle en particulier, bien trop remplie d’humains fanatiques à leurs goûts. Un peu plus loin, dans un énième temple, une scène des plus originales : j’ai eu droit à un assaut en règle d’une bande de pigeons affamés, qui iront jusqu’à se poser sur ma tête et mes épaules, pensant peut-être que j’étais en possession de précieuses graines. Digne d’Hitchcock.

Après quelques heures de balade, difficile en tout cas de résister à l’originalité et au charme mélancolique de cette bourgade historique. De nombreux écrivains avaient d’ailleurs trouvé refuge ici au début du siècle dernier, et Onomichi continue aujourd’hui d’attirer des artistes en quête d’inspiration. Gageons qu’ils la trouveront en ces lieux étranges mais enchanteurs.

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