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Ghetto occidental

Kōbe

Si Kōbe est mondialement célèbre pour son bœuf hors-de-prix, bichonné dans la campagne environnante (autour de 30 euros le steak de 50 g, je passe mon tour…), c’est aussi une sympathique petite ville (1,5 millions d’habitants) étonnamment cosmopolite.

Enfin pas si étonnant que ça d’ailleurs. Lorsque le Japon sort de son long isolement en 1868 (les frontières étaient fermées depuis plus de 200 ans), Kōbe, importante ville portuaire, est l’une des premières à accueillir des résidents étrangers, principalement des commerçants et des diplomates venus d’Europe et d’Amérique. Ils bâtiront leurs ijinkan  (littéralement « maisons d’étrangers ») sur les hauteurs de la ville, chacune dans le style du pays d’origine de son propriétaire (le jeu consistant justement à deviner sa nationalité). Évidemment, ils n’allaient quand même pas habiter dans une maison en bois japonaise, du standing que diable ! Avec en prime un peu de pub pour sa patrie. Pas mal de ces grosses demeures subsistent aujourd’hui, souvent reconverties en musées ou en restaurants, voire en salles de mariages : les Japonais sont friands d’exotisme occidental ! Évidemment pour nous le quartier est amusant, mais moins dépaysant…

En continuant de grimper dans les collines, on tombe sur une belle cascade célébrée par les poètes, puis sur un charmant jardin public fleuri, offrant d’incroyables vues sur la ville. En redescendant, on croise l’un des plus vieux sanctuaire du pays (fondé en 210, mais évidemment reconstruit moult fois), les habituels quartiers dédiés aux loisirs, au commerce et aux affaires, puis on atteint la zone du port, moderne et bien mise en valeur, notamment de nuit grâce à un habile système d’éclairage (cf. les photos d’hier). On trouve là un mémorial rappelant la plus grande catastrophe du pays depuis la fin de la guerre (et avant Fukushima) : le séisme du 17 janvier 1995, « seulement » de 7 sur l’échelle de Richter, mais avec un épicentre juste sous la ville. 120 000 bâtiments détruits ou endommagés, 6 500 morts, un bilan conséquent. Sauf que les Japonais font preuve d’une résilience hors du commun : Kōbe est aujourd’hui plus vivante que jamais (la ville sera complètement reconstruite en quelques années), et seule une petite zone de décombres a été mise sous cloche, pour se rappeler de ne jamais sous-estimer la potentielle puissance destructrice de notre planète.

2 Comments

  1. Perrot Isabelle

    Maison française de quelle région ? Je ne reconnais pas vraiment.
    La roche de la cascade est étonnante.
    Toujours aussi beau !

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