Huelva → Tavira (Portugal) – 85 km
Lors de mon dernier périple, j’étais parti avec un véritable GPS vélo, trônant fièrement sur mon guidon. Source régulière de profonde exaspération (je reste policé, mais j’ai toujours une petite remontée acide quand il m’arrive de repenser à ce suppôt du diable), il n’a progressivement plus servi qu’à indiquer ma vitesse et enregistrer mon parcours, le téléphone ayant pris le relais pour ce qui était de l’orientation.
Et donc cette fois je ne pars qu’avec un téléphone, après tout pourquoi m’encombrer ? Oui sauf que fondamentalement, un GPS reste un GPS, qu’il soit encapsulé dans un téléphone ou dans un appareil dédié : à partir de ta position en temps réel, ainsi que d’un fond de carte, un petit logiciel te calcule ton itinéraire. Ce n’est évidemment pas magique. La limite venant principalement des informations contenues dans le fond de carte.
Or il se trouve que ce 27 mars résume plutôt bien toutes les limites d’un GPS. Pur machiavélisme ? On ne saura jamais.
Départ de Huelva, en empruntant un pont accessible aux vélos. Qui se trouve être en travaux. Obligé de passer par le pont de la voie rapide. Strictement interdit. Petit stress matinal.
Arrivée en forêt, sur un chemin de sable (oui, encore…). J’ai beau engueuler le chemin, rien n’y fait, le sable ne se transforme pas en bitume. Je pousse (heureusement pas trop longtemps).
Passage en bordure d’un petit canal. Là aussi interdit, à tout le monde cette fois, pour cause de possible crue, noyade, mort dans d’atroces souffrances. Bon vu qu’il n’est pas tombé une goutte depuis mon départ, je prends le risque.
Je suis censé ensuite suivre sur une quarantaine de kilomètres les Vias Verdes del Litoral. Le nom sonne bien, mais en réalité guère plus qu’une sente envahie par les herbes. Je me rabats sur la nationale.
Je retente ma chance avec les Vias Verdes, pour arriver devant un pont à moitié en ruine, barré de part et d’autre, gros panneaux d’interdiction de passer. Trop long pour le demi-tour, et les barrières semblent décalées dans un coin, je ne dois pas être le premier à forcer le passage, allez…
Je me dépêche pour arriver à l’embarcadère du ferry qui doit me conduire au Portugal (départ toutes les heures). Sauf qu’à l’endroit indiqué, rien, un champ. L’embarcadère se trouve environ un kilomètre plus loin, absolument pas signalé sur ma carte. Evidemment je chope le ferry suivant…
Alors on peste, on improvise, on contourne, parfois on fait demi-tour. Et au final on arrive à bon port, c’est bien là l’essentiel. Rarement en ayant suivi le chemin étudié la veille au soir…