Cadix → Matalascañas – 80 km
Séparant les provinces andalouses de Cadix et Huelva, à l’embouchure du Guadalquivir, le Parque Nacional de Doñana est l’un des plus célèbres d’Espagne. Pour cause, 54 000 hectares de dunes, marais, ruisseaux, maquis, hébergeant entre autres deux animaux emblématiques menacés, le lynx pardelle et l’aigle ibérique. Réserve de biosphère et patrimoine mondial de l’Unesco, rien que ça.
Son accès est strictement règlementé, et il est impossible de le traverser, à part en excursion organisée à bord de gros 4×4, cherchez pas. Donc pour moi deux options : soit je contourne, en remontant pratiquement jusqu’à Séville. Nope… Soit je longe le parc par la plage, ça c’est autorisé, tant que je ne franchis pas les dunes. Bingo !
Bon ceci dit je me renseigne quand même un peu avant, 28 bornes en vélo sur une plage loin de toute civilisation, ce n’est pas complètement anecdotique quand même. Il faut bien sûr viser la marée la plus basse possible, mais à part ça, normalement tout baigne (façon de parler, on va éviter la trempette).
Marée basse à 11h30, 50 bornes quand même avant d’arriver à la playa, va pas falloir faire la grasse mat’. Bien, le sable semble plutôt dur, premiers coups de pédales, ok ça le fait, yiiihaaa ! Quelques pêcheurs en début de parcours, puis bientôt plus personne, juste l’océan, les dunes, les mouettes. Grisant !
Mais le sable n’est pas à proprement parler une piste cyclable, du moins pas avec des pneus de 35 mm et 15 kg de bagages. Petit plateau – gros pignon, c’est tout plat mais ça n’avance pas (pas trop de vent, fort heureusement). À mi-parcours, les forces m’abandonnent. La plage s’est fortement inclinée, réduisant la zone de pédalage possible. La marée remonte, et commence à venir me lécher les roues. Mon stock d’eau diminue à vue d’œil. Bon, il semblerait que je n’ai plus d’autre choix que de descendre et pousser. Il me reste 12 kilomètres avant la civilisation. En toute transparence, petit coup de stress.
Et puis l’adrénaline fait bien les choses. J’ai poussé. M’octroyant une gorgée d’eau tous les kilomètres. Matalascañas, ma destination du jour, est une station balnéaire moche construite juste en lisière du parc. Eh bien je peux vous dire que je n’ai jamais été aussi heureux d’arriver dans une station balnéaire moche ! À noter que malheureusement le parc de Doñana est en train de se faire grignoter par de la culture industrielle de fraises, plus ou moins légale. Monoculture, parasites, traitement chimique des sols, tonnes de bâches plastiques enterrées ou brûlées… Et une bonne partie de ces fraises part vers la France. Donc s’il-vous-plaît, n’achetez plus de fraises espagnoles. De toute façon nos gariguettes sont tellement meilleures !

Promis, on continuera à ne manger que les fraises du jardin, puisqu’on a la chance d’avoir un jardin !
Tu as poussé sur 12 km ?
Moui, j’ai mis 4h en gros pour faire les 28 bornes, sans trop chômer…
On ne peut pas voir la photo à l’arrivée ? 😂
Je ne me suis pas infligé ça…
Ca a l’air tellement simple sur le papier
https://www.google.com/maps/dir/Cadix,+Espagne/Matalasca%C3%B1as,+21760,+Province+de+Huelva,+Espagne/@36.8214616,-6.6110412,103293m/data=!3m1!1e3!4m14!4m13!1m5!1m1!1s0xd0dd25724ec240f:0x40463fd8ca03b00!2m2!1d-6.2804565!2d36.5210142!1m5!1m1!1s0xd0e04ff7f6484cb:0xa04640009eb4460!2m2!1d-6.5516206!2d36.9982536!3e1?hl=fr
Je ne sais pas si le lien sera accessible, une promenade de santé quoi 🙂
Je confirme, c’est tout simple et tout droit ! Plus qu’à ajouter un peu de bitume, et on sera bon !
Maintenant j’ai envie de fraises !
Enceinte ?