Jaipur → Agra – 4h de train
Le Rajasthan a été à la hauteur de sa réputation d’importante destination touristique : les palais et les forts sont de pures merveilles d’élégance et d’ingénierie, disséminés dans un cadre semi-désertique mettant en valeur les couleurs éclatantes des villes. Évidemment toute cette beauté va de pair avec un harcèlement nettement accru, la face sombre de l’Inde qui gâche régulièrement le plaisir de l’exploration.
Il va être désormais temps de conclure cette lente remontée sud-nord du sous-continent par un ultime État : l’Uttar Pradesh. Fini le désert, la région, bordant le Népal et l’Himalaya, est plus tempérée (bon avec quand même des températures qui montent à 45°C juste avant la mousson…), et traversée par de puissantes rivières, dont la plus sacrée d’entre toutes, le Gange. Par conséquent, beaucoup de gens se sont installés dans le coin. Vraiment, vraiment beaucoup. 200 millions. Pour une petite moitié de la surface de la France. La quintessence du surpeuplement.
Mais c’est surtout un changement d’ambiance historique qui m’attend ici. Du moins à Agra, car me voici dans l’une des capitales de l’Empire Moghol : pendant un siècle, à cheval entre le XVIème et le XVIIème, la ville à son apogée sera le centre politique et culturel de l’Inde (avant que Delhi ne prenne la relève). Fini les antiques temples, ici ce sont les mosquées séculaires qui dominent le paysage. Enfin je dis ça, mais la part de la population musulmane de l’Uttar Pradesh ne plafonne qu’à 20%, contre 80% d’hindous, exactement comme dans le reste du pays. Et malheureusement encore plus que dans le reste du pays, les deux communautés se mettent ici régulièrement sur la tronche depuis une trentaine d’années, nationalistes hindous contre moudjahidin, la bêtise humaine à son paroxysme. Toujours est-il que l’impact des Moghols n’est désormais guère plus que patrimonial. Mais quel patrimoine : trois sites classés à l’Unesco pour Agra et ses environs, le célébrissime Taj Mahal en tête ! J’en salive d’avance…
Plus de moucharabieh, ici ?
Oui c’est peut-être un peu plus ouvert chez les Moghols, mais si si on en trouve quand même !