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Guerre et (parfois) paix

Jaipur

Dans mon imaginaire, et je pense dans celui de nombreux Occidentaux, l’Inde est un pays de babas cool en sandales, principalement occupés à méditer et à prier dans la béatitude un panthéon de dieux « peace and love ». On ne saurait être plus éloigné de la réalité : l’Inde est un pays de guerriers.

La faute sans doute à Gandhi, qui a réussi l’exploit d’entreprendre un renversement de régime non-violent, un cas relativement unique dans l’histoire de l’humanité. Mais cet épisode mis à part, l’histoire indienne n’est qu’une succession de guerres meurtrières où règne la loi du plus fort. Si au Rajasthan les forteresses sont spectaculaires et démesurées, ce n’est pas complètement sans raison. À noter d’ailleurs que dans celles-ci on trouve toujours une armurerie bien remplie qui attire de nombreux touristes locaux fascinés par les dagues vicieuses et les épées damasquinées.

Alors vous allez me dire : la guerre est quand même assez universelle non ? Et vous n’aurez pas complètement tort. Mais j’ose croire que, en réaction aux horreurs du XXème siècle, un certain pacifisme de raison s’est progressivement implanté dans nos sociétés occidentales. Et en Inde alors ? Eh bien la société indienne, particulièrement dure et inégalitaire, a toujours tendance à promouvoir cet état d’esprit guerrier, même si les champs de bataille se sont tus. Pour réussir dans la vie, il faut se battre, quitte à tout écraser sur son passage. Puis se draper de sa victoire / réussite et l’exposer aux yeux de tous. En ressort une certaine admiration pour des dictateurs comme Vladimir Poutine ou Kim Jong-Un qui peut parfois surprendre. Même Hitler, qui représente l’incarnation du mal absolu pour tout Européen qui se respecte, est plutôt vu ici comme un grand leader qui avait à cœur la réussite de son pays. Fascinant.

Quant à l’hindouisme, là aussi on est loin du « aimez-vous les uns les autres » promu par le christianisme. La plupart des dieux tiennent dans leurs multiples mains d’imposantes armes, destinées à massacrer allègrement tous ceux qui oseraient s’opposer à eux. Le Râmâyana n’est concrètement qu’une succession de bastons entre Rāma et les méchants placés sur sa route. Le tout bien sûr pour aller sauver sa femme Sītā enlevée par un démon, heureusement que les hommes sont là… Ce n’est que mon avis, mais dans une société indienne encore éminemment patriarcale, il manque peut-être justement ce contrepoint féminin nécessaire pour apaiser les mœurs.  

2 Comments

  1. P'pa

    Dans mon souvenir des conflits du XIXème et XXème dans le secteur entre musulmans et hindous, on a tendance à toujours présenter les musulmans comme les « méchants. Mais pas bien certain que ce soit aussi simple que ça. Faut dire que les musulmans ont de bonnes têtes de méchants pour nous occidentaux. Un peu comme dans les James Bond, ceux qui jouent les méchants on ne peut pas les imaginer du côté du « bien », personne n’y croirait. Mais tout ça c’est du cinéma, c’est l’espèce humaine dans son ensemble qui est un problème pour la planète. Sont quand même foutus de construire de belles choses !

    • Vadrouilleur

      Chez nous ce sont les musulmans arabes qui ont des têtes de méchant. Mais ici, impossible de faire la différence entre un Indien hindou et un Indien musulman. A part les fringues. C’est peut-être ça l’astuce : tout le monde à poil, comme ça plus de conflits !

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