Merveilles astronomiques

→ Jaipur

Me voici dans la ville de Jaipur, la capitale du Rajasthan, une bourgade de 4 millions d’habitants, et sans doute presque autant de rickshaws. De prime abord, la métropole semble n’être qu’un gigantesque embouteillage. Il s’agit pourtant de la première ville « planifiée » du nord de l’Inde, avec un plan en damier strict, des boutiques standardisées et groupées par thèmes, le tout cerclé de remparts percés de portes monumentales. Évidemment en respectant divers principes hindouistes, indispensable pour ne pas fâcher les dieux. Pas sûr pour autant qu’ils aient imaginé début XVIII^ème le chaos que deviendrait la ville surpeuplée 300 ans plus tard.

En fouillant un peu, il est tout de même possible de dénicher ici quelques fabuleux trésors. Le Hawa Mahal, « Palais des Vents », une immense façade ouvragée permettant aux nobles dames de voir sans être vues. Le « City Palace », le palais du Maharajah, en l’occurrence un peu une arnaque princière : un ticket d’entrée dépassant tout ce que j’ai pu visiter en Inde jusqu’à présent, pour une visite somme toute dispensable (surtout après être passé par Udaipur et Jodhpur…). Et mon coup de cœur du jour, original : le Jantar Mantar, un immense observatoire astronomique construit en 1727 par Jai Singh II, un Maharajah passionné d’objets célestes.

Imaginez une vaste esplanade remplie de mystérieuses constructions géométriques plus ou moins massives. Une expo d’art contemporain ? Pas vraiment, nous sommes en présence de 17 instruments de mesure de haute précision. Permettant de donner l’heure tout d’abord, à 0,5 seconde près (très correct pour l’époque). Et puis de déterminer les coordonnées de divers astres, l’altitude, l’azimut, l’angle horaire… Cet incroyable observatoire fut utilisé à des fins scientifiques, notamment pour déterminer des éclipses. Et puis à des fins plus ésotériques, pour établir des thèmes astraux par exemple. Bon. On va plutôt retenir la prouesse scientifique.