Menu Fermer

Un peu d’histoire indienne

Arambol → Mumbai – 45 min de scooter-taxi puis 13 h 30 de bus de nuit

Voilà, la petite parenthèse de calme et de repos sur les délicieuses plages de Goa est déjà terminée. Je me suis bien sûr tâté à prolonger de quelques jours, c’est quoi quelques jours lorsque l’on voyage au long cours ? Mais plus de temps ici signifie moins de temps ailleurs. Or j’ai rendez-vous à Tokyo le 20 avril, et d’ici-là j’aimerais continuer mon exploration indienne et entreprendre un petit trek au Népal. Donc c’est reparti, un nouveau bus de nuit doit me conduire au cœur de la trépidante Mumbai. Oui le contraste risque d’être rude…

En attendant cette plongée urbaine, je vous propose de découvrir avec moi comment la « plus grande démocratie du monde » est née. Tout démarre vers -2600, lorsqu’une brillante civilisation se développe le long des berges de l’Indus (un fleuve situé aujourd’hui au Pakistan), aussi avancée culturellement que l’Égypte ou la Mésopotamie. Mais celle-ci décline mystérieusement 700 ans plus tard… Il faudra alors attendre près de 1000 ans pour un nouveau sursaut civilisationnel : des envahisseurs d’Asie centrale débarquent depuis le nord-ouest, et s’installent cette fois le long de la vallée du Gange. C’est à cette époque que les premiers textes hindouistes canoniques voient le jour, dictés par les dieux (ou inventés par les hommes, on ne saura jamais). Le bouddhisme apparaît à la fin de cette période (entre le VIème et le Vème siècle avant JC, on ne sait pas trop en fait), et les deux religions semblent un temps plutôt bien cohabiter : il faut dire qu’à l’époque la domination des brahmanes n’est pas trop marqué, et le système de castes pas encore trop rigide, l’hindouisme à la cool.

Alexandre pointe le bout de son nez dans la région en -326 (eh oui, il en a parcouru du chemin depuis la Macédoine !), ce qui permet de commencer à établir une chronologie un chouia plus précise. Dans la foulée, le puissant Empire Maurya est le premier à unifier l’ensemble du sous-continent sous une même bannière (à l’exception de l’extrême-sud, un peu les irréductibles Gaulois asiatiques). Un roi sort du lot : Ashoka (règne de -273 à -232), qui après quelques conquêtes sanglantes, va strictement adopter les principes non-violents du bouddhisme, Gandhi avant l’heure. La paix n’est bien sûr qu’éphémère, et à sa mort l’Inde se morcelle à nouveau progressivement. Cinq cent ans ne seront pas de trop pour qu’une nouvelle dynastie tire son épingle du jeu : les Gupta, qui unifient tout le nord du sous-continent. On est alors en plein âge d’or de l’hindouisme, qui va finir par évincer complètement le bouddhisme de la région.

Mais voilà qu’à l’est une nouvelle religion voit le jour, qui va complètement changer la donne : l’islam. Durant trois siècles, les musulmans se cassent les dents sur les petits royaumes teigneux du nord. Mais au tournant du nouveau millénaire, des envahisseurs afghans puis turcs parviennent à s’implanter durablement dans le nord de l’Inde via plusieurs sultanats, tandis que dans le sud, de puissants royaumes hindous s’en sortent encore plutôt bien. À noter que dans les territoires à domination musulmane, l’hindouisme n’est pas pour autant en retrait, il suffit simplement de payer une petite taxe. Sauf si vous songez aux hautes sphères économiques et politiques, dans ce cas une conversion est absolument nécessaire ! Au XVIème siècle, l’Inde sera à nouveau unifiée sous l’égide des célèbres Moghols, descendants du terrible Tamerlan. Unité qu’ils réussiront à maintenir pendant près de deux cent ans, avant un nouveau déclin (oui oui, l’histoire n’est jamais que cycles, les Hindous l’ont bien compris). Ils auront tout de même le temps de léguer à l’Inde son monument le plus emblématique : le Taj Mahal !

Pendant ce temps, les Européens, enthousiasmés et enrichis par la « découverte » de l’Amérique à l’ouest, commençaient à sérieusement lorgner sur ce gigantesque et mystérieux continent à l’est…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *