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Une utopie hors de la ville

Pondichéry

Après Christiania à Copenhague, et Užupis à Vilnius, voici Auroville, une autre tentative de l’humanité de s’affranchir de son carcan individualiste et matérialiste. Fondée en 1968 par « la Mère », une écrivaine et mystique française (compagne spirituelle du célèbre yogi Sri Aurobindo), Auroville a pour vocation d’être, dixit, « le lieu d’une vie communautaire universelle, où hommes et femmes apprendraient à vivre en paix, dans une parfaite harmonie, au-delà de toutes croyances, opinions politiques et nationalités ». Ça c’est du bon teasing !

Et en pratique ? Contrairement à Christiania ou Užupis, ici le site prévu n’est à l’origine qu’une vaste plaine aride, vide de toute construction. Il a donc fallu commencer par se retrousser les manches : puits à creuser, éoliennes à installer, arbres à planter… Et bien sûr démarrage de la construction du Matrimandir (terminé seulement en 2008), le cœur spirituel de la ville, une sorte de balle de golf géante dorée, dont l’intérieur est optimisé pour la méditation. L’agglomération rayonne autour sous forme de spirale, avec un système de quartiers dédiés : au nord la zone industrielle (n’imaginez pas de grosses usines non plus hein…), au sud la zone résidentielle (moitié habitat, moitié verdure), à l’ouest la zone internationale (avec des pavillons nationaux groupés par continents), et à l’est la zone culturelle (pour toutes les activités éducatives, artistiques, culturelles et sportives). Une large ceinture verte encercle le tout. Prévue pour accueillir à terme 50 000 habitants, Auroville ne compte pour le moment qu’environ 2 500 adultes (de plus de 50 nationalités), vous pouvez donc tenter votre chance, il y a de la place.

Pour devenir Aurovillien, rien de plus simple, il vous faudra faire vos preuves pendant un an, avoir un visa indien renouvelable, et surtout posséder un petit pécule pour subvenir à vos besoins durant cette période. Puis être en mesure de racheter ou de faire bâtir une maison, qui ne sera de toute façon pas à vous, puisque la propriété privée est interdite, tout appartient à la fondation qui gère les lieux. Comment ça une arnaque ? Éducation, soins médicaux de base, culture et activités sportives sont gratuits. De plus, si vous n’avez pas de revenus, vous touchez un RSA d’environ 70 euros, ce qui est modeste, mais toujours 70 euros de plus que dans le reste de l’Inde. Globalement on n’est pas sur de la communauté de babas désœuvrés, la plupart des Aurovilliens travaillent : artisanat, agriculture, chambres d’hôtes, et bien sûr informatique, ça marche toujours.

Bon je vous raconte tout ça, mais finalement je n’ai pas mis les pieds là-bas. Non pas que la philosophie des lieux ne m’intéresse pas, mais surtout parce que ce n’est somme toute guère un lieu touristique, à part un centre d’accueil qui propose un petit musée récapitulatif, et quelques vues lointaines du Matrimandir (il faut réserver fort longtemps à l’avance pour pouvoir y pénétrer). En prime les rickshaws se gavent pour vous y emmener… Non, je pense que le jour où je me rendrai sur place, c’est sans doute que j’aurai décidé de tenter l’expérience !

4 Comments

  1. Delabouglise Pascal

    J’ai fait une photo d’une Ambassadeur blanche à Kochi où je suis, en meilleur état que la tienne

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