Pondichéry → Mahabalipuram – 2 h 30 de bus
En arpentant aujourd’hui les sublimes temples sculptés de Mahabalipuram (tiens, un premier bled indien avec un nom à rallonge !), je me suis fait la réflexion que ma connaissance de l’hindouisme était au mieux très parcellaire. Voyons si l’on peut remédier un peu à ça…
L’hindouisme n’a ni fondateur (pratiqué depuis environ 3500 ans), ni dogme imposé, ni institution cléricale unique. Avec plus d’un milliard de fidèles, c’est la troisième religion la plus pratiquée dans le monde, derrière le christianisme (Jesus Christ rocks !) et l’islam (Allahu akbar !).
À l’origine, il y a le Veda, un ensemble de traditions et connaissances transmises aux Rishi (sages), d’abord oralement, puis par écrit. L’hindouisme n’est d’ailleurs que la forme moderne de ces traditions, qui auront lentement évolué, après le védisme (-1500 à -500) et le brahmanisme (-500 à +500). À noter que pendant longtemps, toutes les sciences (droit, politique, architecture, astronomie, philosophie, médecine…) découlèrent directement de ce prolifique substrat religieux. Sans doute pour cela que l’Occidental mécréant s’étonne toujours de la puissance de la spiritualité indienne : forcément, quand TOUT est religion (même si forcément c’est moins vrai de nos jours, personne ne crache sur Instagram ou sur le paracétamol…).
C’est d’ailleurs intéressant de se pencher un instant sur la définition juridique de la « foi hindoue » telle que définie par la cour suprême de l’Inde.
1/ Les Vedas sont la plus haute autorité sur tous les sujets religieux et philosophiques, point.
2/ L’esprit de tolérance est de mise avec le point de vue de l’adversaire, la vérité comportant plusieurs apparences. Bon apparemment les nationalistes modernes ont un peu oublié cette règle…
3/ Le monde connaît des périodes de création, de conservation et de destruction qui se succèdent sans fin. Donc pas de panique, on est certes dans une période de destruction, mais ça va s’arranger…
4/ Les êtres renaissent et préexistent. Ça aide plutôt bien à accepter une vie misérable, et tout miser sur la suivante !
5/ Il est possible d’accéder au moksha (salut), à savoir la libération finale de l’âme, de bien des manières. Plutôt pratique…
6/ On peut être hindou sans adorer des idoles. Et on peut être hindou en adorant de multiples idoles. C’est vous qui voyez…
7/ La religion hindoue n’est pas liée à un ensemble défini de concepts philosophiques. Contrairement finalement à toutes les autres religions ou croyances. Et ça c’est plutôt puissant je trouve…
Bon ok c’est super intéressant tout ça, mais j’ai encore du mal à distinguer Shiva de Vishnou, je ne sais jamais qui a le plus de bras (en l’occurrence potentiellement 4 pour les deux dieux, mais pas toujours, c’est compliqué évidemment)… Patience jeune padawan, Delhi ne s’est pas faite en un jour !




























Mise au point plutôt bien réussie. Quand à la définition juridique de la foi hindoue, j’aime bien le point 2 qu’on a souvent tendance à oublier : la vérité comporte plusieurs apparences… d’où la tolérance. Mais comme le dit le point 3 : création, conservation, destruction, création, conservation, destruction, création… Juste faire attention de ne pas aller trop loin dans la destruction !
Bah, la création suivante prendra juste un peu plus de temps… :p