Selçuk (Éphèse)
Disons-le tout de go : il s’avère que la visite d’Éphèse a été une petite déception. Quoi ? Mais c’est pourtant THE site archéologique de Turquie, qui draine plusieurs millions de visiteurs par an ! Hum, c’est peut-être ça le problème justement ? Un site survendu, et beaucoup trop de monde ? Ou alors je deviens juste exigeant en matière de ruines antiques… Mais j’ai finalement préféré arpenter seul au monde les superbes avenues de Pergé, déambuler aux confins de Hiérapolis en contemplant la vue imprenable, ou même jouer à Indiana Jones dans la jungle d’Olympos.
Alors qu’on ne s’y trompe pas : les ruines d’Éphèse sont superbes, assez bien conservées et / ou restaurées, et le tout forme un tableau plutôt complet de l’ancienne capitale de l’Ionie, pendant longtemps la plus importante ville d’Asie Mineure. On y retrouve les monuments classiques de l’Antiquité, mais aussi certains plus originaux, comme la splendide façade de la bibliothèque de Celsus, photographiée à outrance. Par ailleurs, moyennant un supplément (ben tiens…), il est possible d’aller jeter un œil à des incroyables maisons patriciennes en terrasses, aux mosaïques et aux fresques miraculeusement préservées, un bon aperçu du faste de l’époque (pour une minorité évidemment, le faste n’est jamais pour le peuple, ça se saurait). Et bien sûr les ruines regorgent de chats tous plus mignons les uns que les autres.
Oui mais voilà, je n’ai pas été transporté plus que cela. La foule n’aidant pas. Les grandes publicités pour « une incroyable expérience technologique immersive » (30 balles pour 20 min de film 3D) à l’intérieur du site non plus. Et globalement la désagréable impression de subir la grosse industrie moderne du tourisme de masse encore plus qu’ailleurs. Enfin, je suppose que c’était quand même à faire une fois !
Tiens je préfère vous conter l’étonnante légende des Sept Dormants d’Éphèse. En 250, sous le règne de l’empereur romain Dèce, les persécutions contre les chrétiens font rage. Sept jeunes pratiquants biens nés du coin, refusant de renier leur foi, sont condamnés à mort. Ils partent donc se planquer dans une grotte, où ils s’endorment après avoir dîné. Les autorités les découvrent ainsi, et décident de murer la grotte, aussi efficace qu’une mise à mort classique. Plus tard, la grotte est ouverte par hasard par un maçon, qui réveille ainsi les dormeurs. L’un d’eux décide alors de partir incognito chercher des vivres en ville. Et en voulant payer, il se rend compte que sa pièce n’est plus valable, car nous sommes désormais en plein règne de Théodose II, vers 450. Or entretemps, les églises ont fleuri à travers tout l’empire ! L’évêque local part à la rencontre des dormeurs, et crie au miracle. Les jeunes gens de 200 ans finalement se rendorment, à jamais cette fois (oui il ne fallait pas trop pousser non plus), et sont décemment enterrés dans la grotte, qui devient un lieu de pèlerinage. À noter que la légende a aussi sa version coranique adaptée. Quand une histoire est bonne, on ne va pas se priver de la faire sienne !


La vue du sommet du théâtre est quand même sympathique.
Je confirme, mais attends celle de Pergame ! :p
Ça a l’air pas mal quand-même !
Ah oui oui, c’est très beau ! J’ai juste moins aimé… 🙂
Non mon cher, le faste n’est pas réservé au riche, et même de moins en moins au contraire: fast(e) food, fast(e) fashion, etc. 😉.
Bon, Ok, tu as moins aimé, mais ça a l’air assez chouette quand même, même si sur place, on trouve que c’est sur-vendu…
Ah ah effectivement je n’avais pas pensé à ces « fast » là ! Mais oui oui c’est très chouette Ephèse, et la visite vaut clairement le coup ! Tout dépend au final de votre tolérance aux autres touristes… :p