Leçon du jour VII – Histoire de l’Anatolie, 1ère partie

Uçhisar (Cappadoce)

Je pense qu’à ce stade une petite leçon d’histoire ne ferait pas de mal. J’évoque ici l’Anatolie, puisque, rappelons-le, la Turquie a tout juste 100 années d’existence.

Les plus anciennes traces humaines dans la région sont datées entre 1,6 et 1,2 millions d’années (qu’est-ce que 400 000 ans d’écart après tout…). Bon comme un peu partout ailleurs dans le monde à la même époque, la vie d’Homo en Anatolie n’est pas follement passionnante. Homo chasser bestioles. Homo manger bestioles. Homo se reproduire. Homo vaguement peindre grottes.

Tout va brutalement s’accélérer au Néolithique, vers 10 000 avant Christ. L’Homme commence à domestiquer plantes et animaux, ce qui lui permet de se sédentariser. Il va ainsi découvrir la notion de temps libre, ce qui va lui permettre d’inventer plein de trucs pour se faciliter encore plus la vie. Les cités grandissent. L’Homme en profite pour créer les classes sociales. Perfectionne les armes. Commence à taper sur la tronche de son voisin. Et construit des tombes monumentales pour les chefs. Les gueux bien sûr finissent eux en fosse commune.

L’Anatolie entre dans l’Histoire vers -2 000, grâce aux marchands assyriens qui emmènent dans leurs bagages l’Écriture (cunéiforme, on est encore loin de l’alphabet latin, mais quand même). C’est ce qui va nous permettre de mieux connaître la vie des Hittites, qui fondent le premier empire de la région vers -1 800 (et qui documentent le tout). Ils tiendront fermement les rênes d’une bonne partie de la région (et même jusqu’en Syrie) pendant environ 600 ans, avant de voir leur civilisation s’effondrer pour des raisons encore mystérieuses (invasion extraterrestre ? attaque massive des Atlantes ?). Bien sûr ça ne fait pas que des malheureux : les Phrygiens en profite pour se tailler un petit royaume, les Grecs squattent un peu la côte de la mer Égée, et les Assyriens grignotent l’est de l’Anatolie. Le plus célèbre des Phrygiens : le roi Midas, qui pouvait transformer les objets en or d’un simple contact, un pouvoir qui faisait forcément des jaloux. Bon ça ne lui a pas permis pour autant d’éviter l’invasion et la destruction de son pays par les Cimmériens (venus de Russie) vers -700…

C’est d’ailleurs ce qui marque le début des grandes invasions extérieures. Car ce sont ensuite les Perses (venus d’Iran) qui se taillent un bel empire dans tout le Moyen-Orient. Jusqu’à ce qu’un certain Alexandre, dit « Le Grand », vienne mettre un peu le souk dans toute la zone. S’ensuit une période « hellénistique », même si bien sûr après la mort d’Alexandre tout le monde voudra sa part du gâteau, et donc l’unité de la région volera en éclat. Puis les Romains débarquent pour remettre de l’ordre. L’Anatolie va connaître quelques siècles de paix ! Enfin jusqu’à ce que les Goths (venus de Roumanie et d’Ukraine) se rendent compte que la zone était prospère et pas très bien défendue…

Et vient la consécration : devant la difficulté de gérer un Empire Romain aussi étendu, l’empereur Constantin I^er décide en 330 de le découper en deux, en créant une nouvelle capitale à Byzance (fondée par les Grecs), qui prend alors le nom de Constantinople. Au passage il fait du christianisme la nouvelle religion d’état. L’Empire Romain d’Orient (ou Empire Byzantin) était né !