Ankara → Uçhisar (via Göreme) – 45 min de métro, 3 h 15 de bus et 1 h de marche
Lorsque Mustapha Kemal décide de lancer sa révolution depuis Ankara (à l’époque nommée Angora, eh oui c’est ce qui a donné le nom aux chats, lapins et chèvres à poils longs historiquement élevés dans la région), modeste ville au cœur des hauts-plateaux arides de l’Anatolie, c’est évidemment très stratégique. Militairement, on est loin des côtes et des zones occupées. Politiquement, on est loin du pouvoir central d’Istanbul avec lequel on veut couper les ponts. Et ainsi, dès la proclamation de la République de Turquie en 1923, il décide d’en faire la nouvelle capitale du pays.
La petite ville va donc devenir mégalopole. En 1920, 20 000 habitants. En 1945, 200 000 habitants (x10). En 1980, 2 000 000 d’habitants (x10). Et aujourd’hui, presque 6 millions (x3). Une population multipliée donc par 300 en l’espace de 100 ans. Au milieu de nulle part, à près de 1 000 mètres d’altitude. On imagine aisément que cela doit poser quelques légers défis d’urbanisme…
Pour autant, la capitale possède bien un centre historique, celui d’Angora. Avec même des origines très anciennes : on trouvait ici une ville hittite il y a environ 3 500 ans (la capitale de l’Empire hittite n’étant d’ailleurs pas très loin à l’est) ; puis les Phrygiens s’y sont installés ; puis les Perses ; puis les Macédoniens ; puis les Romains ; puis les Byzantins ; puis les Croisés ; puis les Ottomans ; et la ville se fît même ravager par les Mongols de Tamerlan. Une longue histoire en somme, à l’image de celle de l’Anatolie.
Ok, donc un petit centre historique, retapé pour les touristes de passage (principalement turcs, l’étranger ne s’aventure finalement que rarement à Ankara). Trois boutiques de souvenirs, deux belles mosquées anciennes, une citadelle ottomane, quelques vestiges romains, et un magnifique musée des « civilisations anatoliennes », qui présente une incroyable collection d’artefacts de diverses périodes de l’Antiquité.
Et ensuite ? Eh bien des immeubles, des boulevards, des embouteillages. À perte de vue. Et au-delà, puisque la vue est fortement limitée par la pollution… Je noircis un peu le trait, mais quand on contemple la ville du haut de la citadelle, on a le sentiment d’une complète anarchie urbaine, avec des tours grignotant à l’infini les collines avoisinantes. Forcément, la comparaison avec Istanbul fait assez mal…
Note : oui j’ai un jour de décalage, les photos sont d’hier. Je suis arrivé aujourd’hui en Cappadoce, mais j’y reste quelque temps, je vais pouvoir rattraper !


Attention l’empire contre attaque !
Tout va bien, l’Empire perd à la fin…