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Varadero

Retour sur les deux premières étapes de cette dizaine de jours en bonne compagnie. À l’est de la capitale, la plaine cubaine recommence à onduler, jusqu’à laisser entrapercevoir de massives collines karstiques couvertes de jungle, que l’on associe plus fréquemment aux paysages du sud-est asiatique. Au pied de ces mogotes (leur petit nom local), le charmant village de Viñales, où le temps semble s’être arrêté il y a soixante ans. Vous allez me dire, c’est globalement le cas un peu partout à Cuba. Disons qu’ici l’impression est encore renforcée, notamment car les lieux sont assez touristiques, et que le touriste aime avoir l’impression de retrouver à Cuba le « bon vieux temps » qui n’existe que dans sa tête. Bon, les Cubains eux préfèrent fondamentalement les voitures chinoises modernes aux Chevrolet des années 50, mais ils n’ont pas toujours le choix. C’est à Viñales que nous aurons droit à la plus longue coupure d’électricité de tout mon séjour : en gros 36 heures, relativement transparent pour nous car notre casa était équipée d’efficaces panneaux solaires. Nettement plus problématique pour tous ceux qui comptent sur le bon vouloir du courant d’état. Difficultés techniques ou non, les lieux sont en tout cas superbes. Le grand classique de la région : partir à dos de cheval explorer les nombreux sentiers boueux (en saison des pluies du moins), méditer sereinement au cœur de la Valle del Silencio, s’enfoncer dans une des nombreuses grottes qui parsèment les mogotes, observer la fabrication traditionnelle des célèbres cigares dans une des fincas de la région, et bien sûr fumer un de ces puros accompagné d’une bonne bouteille de rhum à la goyave (étonnamment doux pour ses 40°). En bonus, il est possible de rejoindre une petite plage idyllique en guère plus d’1h30 de pistes défoncées. Dans une Chevrolet des années 50, évidemment.

Cap ensuite sur La Havane, l’un de ces lieux dont le nom résonne fortement dans la tête de tout voyageur qui se respecte. La capitale cubaine est à la hauteur de sa légende. Grandiose. Délabrée. Vibrante. Tranquille. Les étroites ruelles d’Habana Vieja bordées d’élégants bâtiments coloniaux croulants cohabitent avec les gigantesques boulevards arborés importés de Russie. La propagande d’état partage les murs avec des fresques d’artistes engagés. Des monceaux d’ordures s’empilent à certains carrefours, tandis que le dôme doré du capitole rutile de mille feux. La douce brise balayant l’interminable malecón longeant le golfe du Mexique (d’Amérique?) rend presque supportable la chaleur écrasante de l’après-midi. Les sollicitations sont incessantes dans les quartiers touristiques – mais à la cubaine, l’insistance n’est pas (trop) de mise ; et l’on redevient complètement invisible dès lors que l’on s’éloigne de ces lieux. Les musées sont pléthores, mais souffrent d’interminables rénovations et d’un manque criant de personnel (en même temps, qui veut être payé 2 000 pesos pour rester assis toute la journée dans une salle à la climatisation défaillante). Pour une vue imprenable sur la métropole, un petit tour en bac à travers la baie (tarif selon votre capacité ou non à vous faire passer pour un local : 2 pesos, ou 200) puis une modeste grimpette jusqu’aux pieds du Christ (oui les statues de christs aiment bien dominer les villes de par le monde). Accompagner le tout d’une délicieuse coco loco (noix de coco fraîche, dans laquelle on rajoute un peu de miel et une généreuse rasade de rhum – à consommer avec modération cela va sans dire). Une mention spéciale pour l’incroyable quartier de Fusterlandia, dont la plupart des Havanais ignorent complètement l’existence. L’artiste local José Fuster, hériter spirituel de Gaudi et Picasso, a décidé dans les années 90 de couvrir intégralement de céramique colorée sa maison, puis dans la foulée son quartier de Jaimanitas. Étonnant, spectaculaire, saugrenu, et décidément à sa place dans ce pays qui ne cesse jamais de surprendre et enchanter ses visiteurs.

2 Comments

  1. Tiche

    Un bien beau résumé du périple 🤩
    Dans l’album de cha, en visite en janvier 2019, le capitole était en rénovation

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