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Troisième choix

Antigua Guatemala

Lorsque Pedro de Alvarado débarque dans le coin en 1523, il tombe notamment sur la ville d’Iximché, la jeune capitale du royaume Kaqchikel, fondée à peine 50 ans auparavant. Or celle-ci est particulièrement bien placée, donc après l’avoir rasée, il rebâtit sur ses ruines la première capitale coloniale du Guatemala. Sauf que trois ans plus tard, les Kaqchikels, ayant repris du poil de la bête, se révoltent et brûlent leur ex-capitale. La ville est ainsi définitivement abandonnée.

On tente ensuite de construire Ciudad Vieja en 1527, sur les flancs du volcan Agua. Un peu trop près du volcan en l’occurrence, car en 1541, la ville disparaît pratiquement sous une coulée de boue. Booon… Pénible ce pays !

Mais les conquistadores ne sont pas non plus du genre à lâcher le morceau. Alors en 1543, troisième capitale, quelques kilomètres plus loin : Santiago de los Caballeros de Guatemala (où je me trouve). C’est le siège du pouvoir colonial de toute l’Amérique Centrale, et par conséquent la ville se doit d’avoir de la gueule : durant le Siècle d’Or espagnol, on dépense sans compter pour embellir au maximum cette brillante cité, qui comptera à son apogée 38 églises, une université, plusieurs presses, ainsi qu’une bouillonnante vie culturelle et politique. Et puis c’est le drame : si la ville est régulièrement secouée par des séismes de faible amplitude, celui du 29 juillet 1773 détruit tout Santiago. Booon… Eh bien plus qu’à aller construire encore ailleurs donc…

Sauf que si le pouvoir déménage à Ciudad de Guatemala, Santiago, rebaptisée alors Antigua, n’est jamais complètement abandonnée, et quelques petits travaux de rénovation sont même entrepris sous l’impulsion de divers présidents nostalgiques de la grandeur coloniale. Alors manque de pot, un nouveau séisme majeur fait des milliers de morts en 1976, freinant fortement la restauration. Mais l’inscription d’Antigua sur la précieuse liste de l’Unesco trois ans plus tard donne un coup d’accélérateur aux travaux. Et les touristes commencent à affluer massivement.

Aujourd’hui, on a affaire à une ville coloniale en apparence assez classique : une belle place centrale entourée de glorieux édifices, un plan en damier, des églises à chaque coin de rue, d’antiques maisons colorées, et des rues aux pavés patinés par les siècles. Sauf que ce tableau est sublimé par deux bonus : un cadre naturel assez spectaculaire, au cœur d’une vallée entourée de montagnes verdoyantes, avec notamment l’imposante présence du volcan Agua (3 760 m) à une petite dizaine de kilomètres ; et si les façades des églises coloniales ont été pour la plupart restaurées dans toute leur splendeur originelle, les nefs, elles, sont encore bien souvent en pièces détachées, offrant au visiteur de photogéniques colonnes sculptées avec le ciel pour seul toit. Amplement de quoi déambuler quelques jours…

Note : je pars demain escalader le volcan Acatenango, je passe une courte nuit là-haut, puis je redescends au petit jour. Pas d’article demain donc !

2 Comments

  1. Isabelle

    Volcan toujours en activité, je présume !
    Il y a une forme d’hébergement au-dessus ? Ou bien tu dors à la belle étoile, réchauffé par le volcan ?

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