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Exploration urbaine

San Salvador

Je ne m’étais pas arrêté dans une capitale depuis Quito, il y a bientôt trois mois. Il faut dire que l’intérêt est souvent ailleurs en Amérique : polluées, dangereuses, tentaculaires, ces métropoles n’ont que rarement un réel intérêt touristique, du moins en ce qui me concerne. Mais j’avais pu lire que San Salvador sortait un peu du lot en Amérique Centrale, alors plutôt que d’aller buller sur la plage (pas comme si j’étais en manque), je suis parti voir ce que Bukele était en train de faire de sa capitale. Et puis c’est toujours intéressant de tâter un peu le pouls d’une jeune nation en se plongeant dans son cœur.

Comme souvent dans les pays en voie de développement, les inégalités sont nettement plus frappantes dans les villes, avec des écarts de richesses démesurés parfois d’une rue à l’autre. Et San Salvador ne fait pas exception, ayant pleinement embrassé les joies du capitalisme… En plein cœur de la ville, le centre historique, en pleine réjuvénation. Le président a décidé d’en faire une vitrine touristique : les places ont été karchérisées, les rues piétonnisées, les marginaux priés d’aller voir ailleurs, et la police est présente en masse. Alors bien sûr cela se limite à quelques cuadras, avec de nombreux travaux toujours en cours. Mention spéciale pour la grande bibliothèque, juste en face de la cathédrale (culture et obscurantisme se font face, c’est beau), construite avec le soutien de la Chine : un lieu assez incroyable, gratuit, moderne, ouvert H24, et plutôt tourné vers la jeunesse, avec plein d’espaces thématiques (Harry Potter, Le Seigneur des Anneaux, Game of Thrones…), des mangas, des jeux vidéo, des jeux de société… Le genre d’endroit où j’aurais pu passer ma vie.

Dès que l’on quitte cette zone rafraîchie, on tombe rapidement sur les quartiers populaires de la « vraie » ville : des masures, des vendeurs de rue, des embouteillages, sur la chaussée comme sur les trottoirs. Le tout à perte de vue. Puis en s’éloignant un peu, deux options : les quartiers riches, et les quartiers pauvres. Je suis allé dans les premiers en quête du musée d’art ce matin. Donc à part celui-ci (sympa d’ailleurs), on trouve là-bas des boulevards, de (très) vastes centres commerciaux, des chaînes de restaurants américains, des résidences de standing, voire quelques belles maisons individuelles, planquées derrière de hautes grilles, surmontées d’épais barbelés, et gardées par des vigiles patibulaires. Oui quand on est riche, il faut aimer vivre en cage ! Quant aux quartiers pauvres, je n’y ai bien évidemment pas mis les pieds, pas comme si je me fondais facilement dans le paysage…

Ce qui est tout de même chouette ici, c’est que la ville est entourée de volcans, et qu’il n’y a pas à aller bien loin pour se mettre au vert. Et puis si on est un peu motivé, il suffit de monter dans un bus à 0.7 $, et hop, une heure plus tard on est en train de contempler les vagues du Pacifique. Allez, pas si mal pour une capitale américaine…

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