En franchissant la ligne

La Fortuna → San Juan del Sur – 2 h 30 de bus, puis 3 h 15, une frontière à franchir, à nouveau 30 min de bus et enfin 1 h

En quittant mon domicile à 6 h ce matin, j’ai enfin pu profiter de l’éclatante vision d’un Arenal parfaitement dégagé. Sauf que j’ai dû lui tourner le dos pour rejoindre mon bus, à 2 km de là. S’en est suivi une sympathique journée de transport. Quelques faits notables.

Dans mon dernier trajet costaricain, je ne sais pas si c’est l’influence du Nicaragua tout proche, mais à deux reprises le bus s’est arrêté au milieu de nulle part pour que le chauffeur puisse passer vendre à ses passagers une sorte de gélatine glacée ainsi que des cacahuètes. Dans bon nombre de pays, le moindre arrêt permet habituellement à divers vendeurs de s’infiltrer dans le bus. Mais ceux-ci n’existent pas au Costa Rica. Donc le chauffeur prend la relève, car la demande est belle et bien là. Étonnant.

Le passage de la frontière s’est ensuite avéré plutôt simple : achat de la « taxe de sortie » costaricaine ; coup de tampon ; échange de mes dernières colones contre quelques premiers cordobas ; petite marche dans un no man’s land en plein travaux ; longue file d’attente côté nicaraguayen ; péage d’une « taxe municipale » d’1 $ (en réalité un pourboire pour les douaniers, mais bon, c’est histoire de mettre les formes) ; péage de la vraie taxe d’entrée nicaraguayenne ; interrogatoire conséquent et suspicieux par une jeune douanière zélée ; coup de tampon ; et voilà, un tout nouveau pays à découvrir !

Sitôt quitté le bâtiment, on se retrouve alors assailli par une nuée de taxis pressants, qu’il convient bien sûr de traverser d’un air décidé pour aller prendre son bus à 1 $ une centaine de mètres plus loin. Un vieux car scolaire américain reconverti. Bondé, lent, bruyant, chaotique, et avec vendeurs intégrés. Mais qui inévitablement mène à bon port. C’est peut-être bête, mais je me sens instantanément bien. Serais-je finalement un voyageur masochiste ?