Petite déception

La Fortuna

Une dernière belle balade au pied de l’Arenal (une réserve à seulement 10 dollars, un tarif que l’on en vient à trouver raisonnable après presque 3 semaines au Costa Rica), puis une session dans les délicieuses eaux thermales locales viennent conclure de manière sympathique ce séjour costaricain.

Un séjour que je qualifierais malheureusement d’un peu décevant. Pays de loin le plus connu et le plus visité d’Amérique Centrale, le Costa Rica me faisait rêver depuis déjà une dizaine d’années, alors que nous devions aller y faire un tour avec une bande de potes. Le voyage n’avait pas eu lieu (jamais facile de finaliser un road trip entre amis passé un certain âge), mais j’avais tout de même acheté le Lonely correspondant, et commencé à potasser. Je m’étais dès lors imaginé un paradis de la randonnée en milieu tropical, avec des sentiers à ne plus savoir qu’en faire, permettant de passer d’une traite de la fraîcheur de la montagne à la moiteur des plages. Le tout bien sûr au milieu d’une abondante faune exotique.

Pour le coup, la faune a plutôt été au rendez-vous, et sur cette saison elle n’a guère été battue que par les Galápagos (difficile de faire mieux que les Galápagos de toute façon…). Pour ce qui est des sentiers… En fait, et c’est malheureux à dire, mais il n’y a que dans les pays riches (ou au Kirghizstan) que la nature est accessible sans contraintes. Au Costa Rica, rappelons qu’un cinquième de la population vit sous le seuil de pauvreté. C’est un petit pays sans ressources géologiques, sans patrimoine historique, sans merveilles naturelles. Il n’a finalement pour lui qu’une belle nature, qui n’a pas été trop massacrée (ils se sont arrêtés à temps). Alors pour attirer les touristes, les Ticos ont eu la bonne idée de mettre celle-ci en avant. Et de la monétiser. Du bon sens paysan diraient nos politiques. Bien sûr des sentiers aménagés (de quelques kilomètres seulement, et si possible à plat, ne décourageons pas les gens) ne suffisent pas pour des Américains demandeurs de « sensations fortes », alors comme je l’ai déjà mentionné, on rajoute quelques ponts suspendus, quelques tyroliennes, quelques vivariums pleins de vilaines bêbêtes, une balade en quad, une descente en rafting, et le tour est joué, les touristes vivront ici l’aventure en milieu tropical de leur vie…

Alors si vous cherchez un séjour dépaysant, pas prise de tête, avec un certain confort occidental (Plein de gens parlent anglais ! Et on peut payer en dollars, le rêve !), des dizaines d’activités amusantes, et que vous n’avez aucun problème à puiser largement dans votre portefeuille, le Costa Rica est fait pour vous ! Si vous cherchez quelque chose de plus authentique, loin de la foule, et que votre budget n’est pas illimité, il y a bien mieux ailleurs ! Je précise tout de même que dès que je suis sorti un peu des sentiers battus, notamment mes deux étapes sur une côte Caraïbe nettement moins fréquentée que sa consœur Pacifique (mais touristique tout de même, faut pas déconner), cela a été nettement plus plaisant. Donc le Costa Rica authentique existe encore, il faut juste chercher un peu et finalement éviter les étapes « incontournables » qui s’avèrent ne pas l’être tant que ça. Ou alors être en mesure de voyager dans le temps et de reculer d’une trentaine d’années…