Santa Elena
Si hier je me suis contenté des quelques activités gratuites du coin (certains sites les recensent, je ne suis pas le seul à pester contre les coûts systématiques et prohibitifs du Costa Rica), je me devais tout de même d’explorer l’une des réserves naturelles de la région. Et pas Monteverde donc… J’ai opté pour la Reserva Bosque Nuboso Santa Elena, sur le papier exactement comme son illustre consœur, sans la foule (et deux fois moins chère).
Après six kilomètres de marche sur une petite route pas incroyablement intéressante (oui c’est l’inconvénient de chercher à tout prix à esquiver les transports payants ; mais bon, on est un psychopathe ou on ne l’est pas), j’arrive donc dans la fameuse forêt de nuages. Ce n’est d’ailleurs pas un vain mot aujourd’hui : je suis littéralement dans un nuage. Sitôt engagé sur le plus long sentier, plus un son autre que ceux de la nature (petite astuce si vous voulez éviter les gens lorsque plusieurs itinéraires s’offrent à vous : empruntez le plus long sentier, ou bien le plus court, 90% de la foule se concentrant sur les distances intermédiaires !). C’est un univers de mousse, ouaté, gorgé d’eau. Celle-ci goutte d’ailleurs en permanence, atterrissant régulièrement dans le cou, ou sur l’objectif de la caméra. Tout autour de vous, des chants d’oiseaux, trilles délicates ou tempétueuses. Pour ce qui est de les voir, c’est une autre histoire, surtout avec des yeux qui ne distinguent que partiellement les couleurs. Inutile de dire que le vert domine. Et les fées nous observent à travers le feuillage.
Et puis soudain, au détour d’un virage, le majestueux quetzal se dresse devant moi. Il me regarde, exécute un parfait salto arrière dans les airs, me fait un petit clin d’œil, et disparaît dans la brume. Comment ça j’affabule ? La vérité est que je suis tombé sur un couple d’allemands avec leurs jumelles, et avec beaucoup de patience, ils ont réussi à m’indiquer la position d’une femelle quetzal perchée au sommet d’une branche morte, à une bonne vingtaine de mètres. Alors certes c’est loin (je n’ai pas emprunté leurs jumelles), et ce n’est « qu’une femelle » (comme régulièrement chez les oiseaux, ce sont les mâles qui attirent tous les regards, et le dimorphisme sexuel est particulièrement marqué chez le quetzal, la femelle étant somme toute plutôt banale), mais petite victoire tout de même !
Après avoir arpenté pendant cinq heures l’intégralité des sentiers que proposait la réserve, je me suis finalement résolu à rejoindre le monde des hommes. À part ce quetzal et quelques autres oiseaux (dont une grosse Pénélope unicolore au milieu du chemin !), la journée n’aura pas été exceptionnellement prolixe en rencontres animales, mais qu’est-ce qu’on se sent bien au milieu de cette superbe forêt !




























Pour le panneau, c’est plutôt renard (Cf. queue). Tu as une belle photo de frondaison où on voit que celles-ci ne se touchent pas vraiment. Quand même pas mal la femelle quetzal !
Eh bien oui, il y a effectivement des renards gris dans le coin, je ne l’aurais pas imaginé… Et j’adore aussi les frondaisons labyrinthiques, elles ne se touchent effectivement jamais ! 🙂
C’est de bonne guerre de profiter des touristes, mais c’est sûr que c’est rude d’être considéré comme une vache à lait !
Madame Quetzal a quand-même un beau vert turquoise et la paruline est très jolie.
Il y a profiter des touristes et profiter des touristes, certains tarifs au Costa Rica sont complètement délirants. Mais bon, l’essentiel de leur contingent de visiteurs provient des Etats-Unis, ils ont les moyens (et je ne vais pas les plaindre) ! 😉