Puerto Viejo → Old Bank (Île de Bastimentos / Archipel de Bocas del Toro) – 20 min de bus, puis 45 min de van, puis 45 min d’un autre van, puis 30 min de barque, puis 5 min d’une autre barque
Sur une carte, ma destination du jour avait l’air ‘achement proche. Et puis dans la pratique, comme souvent, cela s’est avéré plus compliqué que prévu.
Pour tout vous dire, cela a commencé dès l’aéroport de Carthagène, en Colombie. Pour prendre un vol en direction du Costa Rica, il faut prouver que l’on va quitter ce pays un jour ou l’autre. Des fois qu’un Américain plus malin que ses congénères décide d’y faire un break pour les quatre longues années à venir, loin des frasques du bonhomme orange… J’avais en ma possession un beau billet pour décoller du Salvador jusqu’au Mexique, impliquant implicitement un départ du territoire costaricain pour aller prendre ce vol. Mais trop implicite à leur goût. J’ai donc dû prendre dans l’urgence une navette assurant le trajet Puerto Viejo – Almirante (au Panama) afin qu’ils me laissent monter dans l’avion. À tarif prohibitif bien sûr : il faut savoir qu’il n’y a que par chez nous qu’internet permet de faire des affaires. Dans toute l’Amérique Latine, si tu veux payer un prix correct, tu prends tes billets en direct (ça fait presque un bon slogan), ce qui peut certes causer des sueurs froides aux maniaques de l’organisation.
Nous voici donc le jour de l’utilisation de ce fameux trajet. Après une courte session en bus local (le meilleur moyen de transport de ma journée), je me retrouve engoncé avec onze autres visages pâles dans un van surchargé, direction la frontière. Là, il faut payer sa « taxe de sortie de territoire ». Un dollar de plus que le prix officiel, parce que bon, vous êtes des touristes, c’est normal nan ? Puis faire tamponner son passeport. Puis refaire tamponner son passeport, de l’autre côté du rio qui marque la frontière. Puis payer sa « taxe d’entrée de territoire ». Le prix vaguement officiel, toujours ça de pris. Remplir un formulaire pour la douane, qui se borne à jeter un très vague coup d’œil à mon sac, je ne dois pas avoir l’air d’un contrebandier. Remonter ensuite dans un nouveau van surchargé, direction Almirante, le port desservant l’archipel de Bocas del Toro. Entretemps, un gars a mis nos bagages dans le van, et demande un pourboire. Eh oui, le Panama c’est un peu Ricain sur les bords, ils ont pris cette très désagréable habitude de demander de l’argent à tout bout de champ (assez détestable pour les Français que nous sommes, habitués à un état social et à un salaire minimum). Grimper dans une barque à Almirante. Donner un pourboire au gars qui a mis nos bagages dans la barque. Est-ce que je peux aller directement sur mon île ? Houlà nan, ça ne se fait pas ça mon petit monsieur, tu prends le bateau jusqu’à la « capitale », et tu payes à nouveau pour aller sur ton île, à quelques minutes de là… Esquiver le gars qui demande un pourboire pour décharger nos bagages de la barque. Le tarif du deuxième bateau ? Cinq dollars. Euh c’est bizarre, je viens de voir tous les autres passagers payer deux dollars ?! Ah bah oui mais toi tu es un touriste ! Ok, bon au moins l’arnaque est assumée…
Quelques minutes plus tard, me voici allongé dans l’un des hamacs de mon hostal, en train de contempler le coucher de soleil. J’ai certes eu un peu l’impression d’être pris pour un pigeon durant cette journée de transit, mais n’est-ce pas de bonne guerre ? Le jour où un Costaricain ou un Panaméen viendra au monde avec les mêmes chances dans la vie qu’un Européen, là on pourra vraiment râler. En attendant, on raque. Finalement peu de chose pour vivre quelques jours au paradis.












La mer violette ! Trop beau !
Pas tout à fait anormal de se faire arnaquer par les locaux quand on est touriste… pas par les banques par contre !
Les banques c’est le véritable ennemi ! :p Ici elles ont décrété qu’à partir d’avril 2024, elles prélèveraient 6,8 dollars pour chaque retrait avec une carte étrangère. Mieux vaut éviter de retirer juste 20 dollars donc…
Ah… je prends enfin le temps de retrouver ton périple. Superbe ton texte, tes photos. Je t’embrasse. 9
Merci tatie, c’est toujours plaisant de savoir que l’on a quelques lecteurs ! Bonne mise à jour alors ! 🙂