Un bout du monde, bis

Puerto Viejo (Manzanillo)

De Puerto Viejo, il est possible de poursuivre la route côtière sur environ 13 kilomètres, afin d’atteindre le petit village de Manzanillo. Une plage, quelques guesthouses sans prétentions, deux-trois restaurants, on est loin des folles nuits de Puerto (je précise qu’en ce qui me concerne, je loge chez une famille à mi-chemin des deux bleds, un peu au milieu de nulle part, ce qui me convient parfaitement). Et puis la route s’arrête, tout bonnement.

Il est toutefois possible de marcher encore un peu, en pénétrant dans le Refuge National Mixte de Vie Sylvestre Gandoca-Manzanillo, un nom bien ronflant pour désigner une large réserve naturelle, qui diffère d’un parc national en cela qu’elle est majoritairement privée. Pour le quidam, cela ne change concrètement pas grand-chose, de toute façon on ne peut guère que se contenter de suivre le sentier… Nettement moins de monde qu’à Cahuita. Nettement moins de mammifères également. Mais pas mal d’oiseaux et d’insectes, et surtout quelques grenouilles dendrobates. Pas simples à observer, puisqu’elles ne mesurent qu’entre un et deux centimètres… À noter qu’elles ont la réputation d’être particulièrement dangereuses, un simple contact suffisant à tuer un être humain ! Alors c’est effectivement le cas pour quelques espèces plutôt rares, mais pas de panique, les dendrobates costariciennes sont au plus urticantes. Dans le doute, ne touchez pas. Ce qui s’applique en règle générale à toute forme de vie sauvage, même si c’est parfois tentant de faire croutch-croutch à un raton-laveur.

Enfin, à Punta Mona, même le sentier s’arrête. Si vous voulez vraiment continuer, il vous faut une machette. La frontière panaméenne n’est plus alors qu’à une petite dizaine de kilomètres. Un couple d’allemands est d’ailleurs venu me voir, inquiet d’être passé dans une faille temporelle : leur téléphone indiquait une heure de plus que leur montre, que diable ? Eh bien oui, on captait d’ores-et-déjà le réseau du Panama, pays un peu plus à l’est (donc décalé d’une heure) ! J’espère juste pour eux que leur forfait couvrait aussi cette destination, sinon un petit tour sur internet et hop, 1 000 euros de hors-forfait.

En l’occurrence, le Panama j’y vais déjà demain (pas de hors-forfait en vue, merci mon opérateur que je ne citerai pas). Pas en passant par la jungle hein, il existe une route un peu plus loin dans les terres. Mais rassurez-vous, on n’en a pas fini avec le Costa Rica, j’y reviens dans une semaine. Côté Pacifique cette fois. On verra si la faune est autant au rendez-vous (spoiler : il y a tout de même de bonnes chances).