Jardín
C’est une Colombienne qui me l’a dit : chez nous les villes sont sales, dangereuses et sans guère d’intérêt . Les villages en revanche, c’est toute l’âme de la Colombie ! Je dois avouer que pour le moment, je suis plutôt d’accord avec elle. Car après Salento, c’est le charmant bourg de Jardín qui me fait de l’œil : il s’est autoproclamé plus beau village de la région d’Antioquia, voir de Colombie, voir du Monde. Rien que ça.
Jardín, cela signifie littéralement « jardin », qui a dit que l’espagnol était compliqué ? Bon par contre ça se prononce rare-dine, en allant bien chercher le premier ‘r’ au fond de la gorge… Et Jardín porte plutôt bien son nom en l’occurrence : un quadrillage de maisons colorées posé au fond d’une vallée, quand autour tout n’est que verdure, fleurs, vergers, cascades, gazouillis, sentiers invitant à la promenade. Il n’y a qu’une unique route asphaltée qui mène au village, c’est tout dire. Un cul-de-sac ? Pas tout à fait, puisque je suis arrivé par l’autre côté, via 50 km de piste défoncée, plus de trois heures à bringuebaler dans un minibus sous l’œil bienveillant de Jésus et sa mère, leurs portraits géants ornant le tableau de bord.
Le bonus (et quel bonus ! ) : tous les jours, à partir de 15-16 h, une bande de coqs-de-roche péruviens mâles quittent leurs abris pour aller parader en périphérie du village, à quelques mètres de touristes émerveillés. Le truc absolument fou, c’est que normalement pour voir ces oiseaux emblématiques du nord du continent, il faut s’enfoncer profondément dans la jungle, se munir d’une puissante paire de jumelle, et compter sur sa bonne fortune pour réussir à en croiser un ou deux (ce qui m’était arrivé au Pérou il y a 10 ans). Ici, il suffit de payer 3 euros la mamacita qui a eu la bonne idée d’installer un péage sur sa propriété, de se munir de n’importe quel appareil photo, même sans zoom, et de mitrailler. Ces adorables et bruyantes bestioles semblent se soucier comme d’une guigne des paparazzis présents à leurs pieds. Si vous n’avez jamais entendu parler d’eux, je vous laisse admirer leurs portraits. Avec le coq-de-roche, la nature s’est particulièrement fait plaisir.


































Drôles d’oiseaux.
Comme régulièrement chez les oiseaux, ce sont les mâles qui paradent, sautillant, poussant des cris, gonflant leur crête duveteuse. Puis la femelle choisit ! Mais oui, drôles d’oiseaux ! 🙂
Nous pensons à Germán Becerra en te lisant. On comprend mieux ses couleurs
Au pays des couleurs effectivement ! :p