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De la couleur sous la pluie

Salento (Filandia)

Je me répète, mais il pleut. Beaucoup trop à mon goût. Et beaucoup trop pour une saison sèche théorique. J’ai même été privé d’eau deux soirs de suite (un comble) : à cause des violents orages, les rivières qui approvisionnent le village sont trop chargées en sédiments, et les stations de traitement n’arrivent plus à assurer, donc ils coupent quelques heures… En soi, je n’ai rien contre la pluie, et j’aime rire à gorge déployée lorsque je me retrouve au milieu des éléments déchaînés. Mais lorsque le programme de vos journées consiste essentiellement à vous balader, et que vous passez des heures sous des abris précaires en attendant la fin du déluge, c’est un peu frustrant. Bon, je ne peux de toute façon pas y faire grand-chose (à part ronchonner). Au moins j’ai l’impression d’être un peu solidaire avec la France, qui semble avoir connu le début d’année le plus pluvieux de ces 50 dernières années. Qu’on se le dise : y’a plus d’saisons mes chers lecteurs !

Heureusement, les Colombiens ont un excellent remède à la grisaille des cieux : une nature luxuriante (qui va souvent de pair avec un arrosage quotidien), et surtout des maisons traditionnelles peintes de mille couleurs vives. Car si j’ai démarré la Colombie avec Popayán la Blanche, celle-ci fait largement office d’exception. C’est un véritable régal pour les yeux que d’arpenter les villages de Salento, et aujourd’hui de Filandia, son collègue moins connu distant d’une vingtaine de kilomètres. Alors certes c’est assez touristique (les Colombiens débarquent ici le week-end par milliers, et les étrangers ne sont pas en reste), mais pas artificiel. Car si aujourd’hui les pueblos plus modernes font la part belle aux moellons et à la tôle, comme partout ailleurs, fût un temps où ils devaient tous ressembler plus ou moins à Salento. En tout cas cette abondance de couleurs, mêlée aux airs de salsa sortant des cafés bordant la vaste place centrale où trône fièrement l’église, donne à ces villages un incroyable cachet, et il y règne une agréable atmosphère détendue et festive, malgré le ciel plombé. En Colombie, la vie n’est pas simple tous les jours, mais tranquilo amigo, savoure ton café et profite de cet instant.

4 Comments

  1. Jean-Marie Perrot

    On comprend l’inspiration souvent colorée des artistes colombiens !
    Quant à Botero, ce ne sont pas les graphismes longilignes des palmiers qui l’ont marqué !
    A part pour la pluie…on sent que tu t’es régalé !

    • Vadrouilleur

      Oui les Colombiens sont un peu tous des artistes / musiciens dans l’âme, pour le plaisir du visiteur ! Botero, je verrai surtout son œuvre dans sa ville natale de Medellin, d’ici quelques jours !

  2. Jean-Marie Perrot

    Medellin à deux grandes célébrités pas tout à fait dans le même domaine, quoique… Escobar était un artiste à sa façon !

    • Vadrouilleur

      Je suis en train de (re-)voir la série Narcos, qui retrace notamment la vie de Pablo et sa traque par les agents de la DEA. Sûr que c’était un sacré personnage, capable à la fois de tuer (ou faire tuer) de sang-froid des milliers de gens, tout en construisant des hôpitaux et des écoles pour les pauvres !

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