Mauvaise réputation

Otavalo → San Juan de Pasto – 3 h 30 de bus, puis minibus, puis traversée de la frontière en quelques minutes, puis minibus, puis 2 h de bus

Il n’y a encore pas si longtemps, se balader en Colombie relevait au mieux de l’inconscience, au pire du suicide… Mais les temps ont changé, et le pays de Colomb est désormais devenu l’une des destinations les plus populaires d’Amérique Latine. Il faut dire que ses atouts sont nombreux, entre une nature riche et (relativement) préservée (deuxième pays le plus diversifié au monde, avec notamment 1871 espèces d’oiseaux, un record absolu), une ambiance musicale et festive, des villes coloniales de grande classe, des mystérieux vestiges précolombiens, des volcans enneigés, des plages de rêve sur la côte caraïbe, et bien sûr, le meilleur café du monde.

Alors tout n’est pas encore rose pour autant, et si vous allez jeter un œil sur le site « Conseil aux voyageurs » du gouvernement (ce qu’il ne faut faire qu’avec parcimonie, sinon on ne sort plus de chez soi), vous pourrez constater qu’une grande partie du territoire colombien est en rouge vif, à savoir « n’envisagez même pas d’y poser un orteil ». Il faut dire qu’entre les richissimes narcotrafiquants et les groupes armés aux motivations obscures, la vie en Colombie n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Il y a quelques jours, un soixantaine de villageois ont été massacrés dans l’est du pays… Pas de panique pour autant, je vais me contenter des destinations « classiques » visitées par de nombreux touristes (toute proportion gardée), largement sécurisées. Au pire un petit vol de téléphone à l’arraché, mais j’en ai deux en réserve, alors… Aucun des voyageurs revenant de Colombie que j’ai pu croiser n’a eu le moindre problème. En revanche tous ont adoré leur séjour dans cette contrée ! Conclusion dans quelques semaines.

Mais d’abord une première étape : franchir la frontière. Et s’en éloigner dans la foulée, car ces lignes certes imaginaires mais férocement gardées n’ont pas la meilleure des réputations. Dommage à vrai dire, car à quelques kilomètres de celle-ci, côté colombien, on trouve la basilique Nuestra Señora del Rosario de Las Lajas, un étonnant sanctuaire catholique, haut-lieu de pèlerinage, mi-sacré mi-Disney. Une prochaine fois, une vilaine pluie s’étant invitée pour la journée, et les bus étant malheureusement nettement plus lents que prévus. Bus que je vais enchaîner dans les prochains jours… Au moins, les paysages valent largement le détour, même s’ils impliquent parfois de serrer les fesses. Une petite prière n’aurait finalement peut-être pas été de trop.