Puerto Iguazu
Eh bien c’est reparti pour un petit tour des célèbres chutes, mais côté argentin cette fois. Sur l’autre rive de l’Iguazu, en d’autres termes.
La journée n’avait pourtant pas particulièrement bien commencé : encore dans le brouillard d’un réveil beaucoup trop matinal, car souhaitant arriver à l’ouverture du site, je me suis engouffré dans le bus conduisant aux chutes… du côté brésilien ! Je ne me suis bien sûr rendu compte de mon erreur que lorsque le chauffeur a bifurqué vers la frontière. Damned ! Pas d’autre choix que de faire demi-tour (à pied). Une petite heure de perdue, bien la peine de se lever à l’aube.
Car il faut savoir que le programme côté argentin est bien plus dense, et je n’ai pas chômé pour tout voir, avec 25 bornes à pied tout de même. Je rassure mes lecteurs un peu moins sportifs, vous n’aurez potentiellement que 6 kilomètres à faire pour admirer l’essentiel ; le reste, c’est du masochisme, ou toujours plus de plaisir, selon votre goût pour la marche dans la jungle.
J’aurais tendance à dire que les chutes sont encore plus impressionnantes sur cette rive. Si en face on a une belle vue d’ensemble, ici on est au cœur de l’action, et on se retrouve régulièrement sur d’étroites passerelles métalliques à moitié au-dessus du vide, entouré d’un nuage d’écume, grisé par le puissant grondement de l’eau. Âmes sensibles s’abstenir. Le clou du spectacle : la titanesque Gorge du Diable (Garganta del Diablo), une chute en U de 82 mètres de haut pour 150 de large (la « gorge » s’étirant en tout sur 700 mètres), dans laquelle s’engouffre près de la moitié du flux de la rivière. Difficile de détourner les yeux de cette grandiose création de la nature, qui a ici tout donné.
Petit coup de gueule néanmoins, cette merveilleuse journée a été quelque peu obscurcie par un triste ballet que l’on n’imagine plus possible de nos jours (à tort), à plus forte raison dans un parc national qui se veut le plus écologique possible. Côté brésilien, en lisière de la zone protégée, une compagnie indépendante propose à tout beauf un tant soit peu nanti de survoler les chutes en hélicoptère. Moins de 10 minutes de vol, 120 euros par personne, 2 appareils qui se relaient non-stop. C’est bien simple, à aucun moment de la journée je ne les ai pas entendus. Même au plus près des chutes, noyé dans leur impitoyable fracas aquatique, je pouvais distinguer cet insupportable vrombissement au-dessus de ma tête (étonnamment c’était moins le cas en visitant le côté brésilien, sans doute une histoire de direction du vent). Je pense qu’il n’aurait pas fallu me mettre un bazooka entre les mains aujourd’hui…
C’est d’ailleurs bien là l’un des paradoxes de l’humanité : pouvoir offrir au plus grand nombre un spectacle naturel à couper le souffle (car difficile pour un simple quidam comme moi d’imaginer pouvoir admirer ces chutes ne serait-ce qu’il y a 50 ans), et en même temps réussir à gâcher un peu le plaisir de ce plus grand nombre pour amuser une poignée d’abrutis. Navrant.
Allez pas grave, c’était une bonne journée. Bis.
































Effet wahoo garanti !
Ah oui, on est même un peu au-delà… 🙂
Pour moi, ta vidéo est invisible et indiquée « corrompue ». En Amérique du sud, la corruption est sans doute de mise.
La corruption est effectivement de mise en Amérique Latine, mais pour autant ma vidéo ne devrait pas être partie prenante, très étrange, cela fonctionne bien chez moi…