Buenos Aires
Ça ne va quand même pas bien fort en Argentine. L’inflation est à deux chiffres depuis déjà un paquet d’années, et elle a même culminé à 200 % en 2023 ! En d’autres termes, en un an, tous les prix ont triplé. Pas les salaires bien sûr… Pour ce qui est du taux de change, un euro vaut désormais 1000 pesos, quand il n’en valait que 10 il y a dix ans ; même si on achète au final moins de trucs avec 1000 pesos aujourd’hui qu’avec 10 il y a dix ans… La banque centrale va d’ailleurs bientôt devoir imprimer de nouveaux billets, puisque actuellement les plus gros sont ceux de 10 000 pesos, permettant tout juste de quoi s’acheter quelques empañadas. Et c’est ainsi que désormais 40% des Argentins vivent sous le seuil de pauvreté.
Heureusement (heureusement !), la coupe est revenue à la maison.
Vous l’aurez compris, quand cela devient compliqué d’acheter du pain, il reste les jeux. Car tout comme le voisin brésilien, la passion du football fait particulièrement vibrer le peuple argentin. Il faut dire que le pays peut s’enorgueillir d’avoir vu naître sur son sol deux légendes absolues du ballon rond, deux goleadores de génie, Diego Armando Maradona et Lionel Messi.
Le premier en particulier a désormais acquis le statut de divinité. Né dans une lointaine banlieue pauvre de B.A. (il est d’ailleurs possible de se rendre en pèlerinage dans sa maison natale, et de se faire intégralement dépouiller en bonus en se baladant autour, pour une véritable expérience immersive), il marquera les esprits en jouant deux saisons avec le célèbre club de Boca Juniors, associé au mythique stade bleu et jaune de la Bombanera, au cœur d’un quartier populaire de B.A. (il est d’ailleurs possible de se rendre en pèlerinage dans ce stade, et de se faire intégralement dépouiller en bonus en se baladant autour, tellement typique). Avant de partir jouer en Europe, comme tant d’autres : Naples deviendra sa ville d’attache, et la camorra sa famille d’adoption. Puis bien sûr il remportera « sa » coupe du monde en 1986. La cocaïne finira par avoir sa peau, mais qu’à cela ne tienne, Maradona est éternel, et sa tête orne toujours aussi bien les murs de B.A. que les mollets des porteños.
Pour ce qui est du second, il reste étroitement associé à la question rituelle que posent tous les enfants de la planète aux visiteurs de passage : « Messi or Ronaldo ? » Personnellement plutôt Ronaldo, mais je ne nie pas pour autant le talent du joueur argentin. C’est juste qu’en tant que Français chauvin et de mauvaise foi, il est difficile d’accepter sans broncher le résultat de la coupe du monde 2022, remportée par Messi et les siens.
Allez, profitez bien jusqu’en 2026 amis argentins, en espérant que d’ici là votre pays recommence à sortir la tête de l’eau…














Bien dur, tout ça.
La défaite de la France à la dernière coupe du monde ? Je ne te le fais pas dire… Hmmm mais peut-être parlais-tu plutôt de la situation économique de l’Argentine ?