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Do svidaniya Ouzbékistan

Nukus → Istanbul → Karaburun – 4 h 20 de vol, puis un coup de taxi

Me voici dans l’unique salle d’embarquement du minuscule aéroport de Nukus, prêt à quitter le dernier des –stan. J’ai dû pour ce faire vider intégralement deux fois mon sac à dos. Il faut dire que mon gros tas de magnets glanés durant ces neuf derniers mois ne plaît pas des masses aux scanners, qui voient en eux une bombe potentielle. Je n’espère pas en l’occurrence, leur faible magnétisme me paraît relativement inoffensif mais allez savoir.

L’Ouzbékistan était sans doute le pays de la région qui me faisait le plus rêver. Le seul dont j’avais entendu parler du moins, Samarcande (et dans une moindre mesure Boukhara) faisant parti de longue date de mes rêves de voyageur. Après presque trois semaines de vadrouilles, je n’ai pas grand-chose de négatif à dire sur ce pays : les villes sont belles, si ce n’est sublimes ; les vastes étendues désertiques qui constituent l’essentiel du pays invitent à l’introspection et à la méditation ; les déplacements sont plutôt simples, à coup de trains confortables ou de taxis partagés efficaces ; le coût de la vie est encore une fois assez dérisoire, même dans les lieux les plus touristiques ; les visiteurs sont nettement plus nombreux que dans les autres –stan, certes, mais leur nombre reste relativement raisonnable comparé aux capitales européennes ou à certaines plages d’Asie du sud-est ; et bien sûr les habitants sont on ne peut plus sympathiques, à l’image de leurs voisins.

Alors, ou est le « mais » ? (Oui, vous avez senti qu’il y avait un « mais » ?) Eh bien j’aurais tendance à dire que c’est le « mais » habituel aux grandes attentes : disons-le tout net, j’ai beaucoup aimé Samarcande, mais je n’ai pas été transporté. La ville mythique de la Route de la soie est devenue une destination touristique comme une autre, ni plus ni moins, avec ses beaux monuments aseptisés et ses boutiques de souvenirs. Alors bien sûr c’est aussi ce qui m’a permis d’y accéder facilement, comme tout autre visiteur, mais c’est peut-être là que le bât blesse : il m’a manqué ce soupçon d’aventure que l’on associe volontiers aux lieux légendaires. Ou peut-être que je deviens simplement plus exigeant avec le temps. Ou peut-être qu’après presque neuf mois sur les routes d’Asie, ma capacité à l’émerveillement est légitimement amoindrie. Quoi qu’il en soit, l’Ouzbékistan est tout de même un pays où je reviendrai avec plaisir, ne serait-ce que pour déguster à nouveau un goûteux plov en contemplant les exquises mosaïques des madrassas millénaires.

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