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Et pendant ce temps…

Khiva → Nukus – 3 h de taxi partagé (via Urganch)

Avec notre vision du monde fortement euro-centrée, et notre « légère » condescendance vis-à-vis des autres civilisations, les Occidentaux que nous sommes ont tendance à penser que la seule Histoire qui vaille la peine d’être contée est la nôtre (bon allez, à la limite on veut bien inclure l’Égypte pharaonique et vaguement évoquer Babylone). Et que dès lors qu’il ne se passe pas grand-chose par chez nous, il doit nécessairement en être de même partout ailleurs dans le monde…

Ainsi notre Moyen-Âge : après une Antiquité brillante, bim, 1000 ans de pause avant que les choses ne s’accélèrent à nouveau à la Renaissance. Alors on bâtit quelques jolis châteaux, on érige des cathédrales à la pelle, on invente l’amour courtois, on brûle les femmes un peu trop éduquées qui ont le malheur de vouloir échapper à la masculinité toxique… Oh et on est persuadé qu’avec un peu d’acharnement on pourra transmuter le plomb en or. Mince alors, que sont donc devenus les philosophes et les scientifiques de l’Antiquité grecque et romaine ? Eh bien ils sont tout simplement partis s’installer quelques milliers de kilomètres à l’est de la Méditerranée ! Au Khorezm par exemple…

Al-Khwârizmî, 780 – 850 (à peu près). Mathématicien, géographe, astrologue et astronome. L’Europe découvrira l’algèbre au XIIème siècle grâce à la traduction de ses ouvrages. Son nom latinisé (Algorizmi) est à l’origine du mot « algorithme » ! C’est aussi grâce à lui que les chiffres arabes seront popularisés.

Al-Fârâbî, 872 – 950. Philosophe et musicien, surnommé le « Second instituteur de l’intelligence ». Il repart de Platon et d’Aristote pour notamment appliquer leur philosophie au monothéisme et à la politique (Pierre Lévy s’inspirera de ses travaux). En bonus c’est un excellent joueur de luth.

Al-Bîrûnî, 973 – 1048. Mathématicien, astronome, physicien, historien, pharmacologue… Il recalcule le rayon de la Terre, avec une exactitude à 2% près (résultat qui sera ensuite utilisé en Europe au XVIème siècle…), et sera le premier à construire un globe terrestre. Il s’intéresse aussi à la théorie de la rotation de la Terre autour de son axe et autour du Soleil, popularisée par Copernic 500 ans plus tard.

Avicenne, 980 – 1037. Philosophe et médecin. Il rédige le « Canon de la médecine » (Qanûn), qui fera référence dans le monde jusqu’au XVIème siècle (Da Vinci sera le premier à le contester). Si aujourd’hui son ouvrage a uniquement un intérêt historique, il a surtout eu le mérite d’élever la médecine au rang de véritable discipline intellectuelle indépendante, compatible avec le monothéisme (pas toujours simple le rapport entre la religion et le corps humain…).

Voilà, quatre petits exemples d’érudits (parmi d’autres) qui ont contribué à l’élévation de l’humanité, et dont le nom est parfaitement inconnu sous nos longitudes (Avicenne à la limite). Ne serait-il pas temps de faire preuve d’un poil plus d’universalité ?

4 Comments

  1. P'pa

    Je croyais qu’ils avaient laissé les anneaux olympiques sur la tour Eiffel ! Finalement Anne Hidalgo a été désavouée ?

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