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La forteresse de torchis

Khiva

Au sud du Khorezm, à la lisière de l’impitoyable désert du Karakoum, Khiva n’a pendant longtemps été qu’une petite oasis parmi d’autres, loin des splendeurs de la capitale Urgench (dans l’actuel Turkménistan). Puis quand Gengis et Timur s’acharnèrent sur cette dernière, Khiva sut que son heure de gloire était venue ! Bon pour ça il fallut attendre encore un peu l’arrivée des Ouzbeks, mais dès le début du XVIème siècle et pendant près de 400 ans, l’oasis devint la capitale d’un Khanat, et se transforma en une véritable forteresse du désert, abritant palais, caravansérails, mosquées et madrassas, bien cachés derrière d’épais remparts. L’une des clés du succès de la ville : le commerce d’esclaves, pauvres ères capturés dans le Karakoum au sud par les Turkmènes, ou dans les steppes au nord par les Kazakhs. Il fallait une bonne escorte et une sérieuse dose d’intrépidité pour oser s’aventurer sereinement sur les terres du grand Khan.

Évidemment aujourd’hui il n’y a plus guère d’esclaves, et ce sont surtout les bus de touristes qui s’aventurent massivement à Khiva, débarquant chaque jour leurs cargaisons de quasi-grabataires russes, espagnols, italiens, anglais, français ou chinois (pays je pense les plus représentés, à l’oreille du moins). La vieille ville n’est pas gigantesque, donc tout ce petit monde se retrouve relativement concentré. Puis en se remémorant le Mont Saint-Michel en plein mois d’août, on se dit que finalement, c’est plutôt calme par ici. Donc abstraction faite des touristes et de leur corollaire, les marchands de souvenirs (qui paraissent presque aussi nombreux, 2371 boutiques recensées), on arpente les rues d’une ville somptueuse parfaitement préservée, qui n’a pas tellement changé depuis 150 ans. Et ça c’est quand même ‘achement plaisant.

Fait amusant : le billet d’entrée pour la vieille ville permet d’accéder à la plupart des bâtiments historiques, qui ont régulièrement été reconvertis en petits musées, ça évite les salles vides. Ils sont parfois relativement intéressants (histoire, science, art…). Et parfois plus anecdotiques : par exemple dans le Musée de la Nature, on peut voir quelques animaux empaillés, et deux salles dédiée aux fruits et aux légumes ; ainsi une pomme, dûment étiquetée « pomme » en trois langues. Le savoir à la portée de tous !

4 Comments

  1. Perrot Isabelle

    En quoi sont construits les monuments ? Magnifique couleur de sable !
    Et tu auras vu des chameaux ! Tu n’as pas voulu utiliser ce moyen de transport ?

    • Vadrouilleur

      En torchis (cf le titre) ! Enfin je pense : boue plus paille, ça correspond… Directement tel quel pour les murailles par exemple, sinon pour les maisons briques de terre, plus enduit.
      Quant aux chameaux, ils ne sont plus là que pour promener les touristes sur 50 mètres et prendre des selfies, triste destin pour ces vaisseaux du désert…

    • Vadrouilleur

      Tout dépend de l’itinéraire. Le plus rapide c’est par l’Ukraine et la Russie, mais en ce moment ce n’est pas l’idéal. Sinon via la Turquie, Géorgie, Azerbaïdjan, traversée de la Caspienne… Disons qu’il faut prévoir un mois pour profiter de la route !

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