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El Cid

Riaza → El Burgo de Osma – 60 km

Je me retrouve aujourd’hui par pur hasard à arpenter un petit bout du Camino del Cid, un sentier inspiré des pérégrinations de l’un des plus grands héros historico-légendaire d’Espagne, El Cid Campeador. Allez, découvrons ensemble qui est ce monsieur !

 Rodrigo Diaz de Vivar naît en 1043 à Vivar (oui jusque-là c’est logique), non loin de Burgos, au sein d’une famille plutôt en vue du royaume de Castille. Il faut savoir qu’à l’époque, l’Espagne n’existe évidemment pas : depuis le VIIIème siècle et la conquête musulmane, la péninsule est composée d’une tripotée de petits royaumes chrétiens au nord, et de tout autant de taïfas musulmanes au sud. Et autant vous dire que tout ce petit monde passe son temps à se mettre sur la tronche. Mais revenons à Rodrigo.

Après la mort de son père, il est élevé à la cour de Burgos, et devient pote avec Sanche, le futur roi, pas bête. Sauf que Sanche, devenu roi, est assassiné par son frère cadet, Alphonse, un classique. Rodrigo devient donc pote avec Alphonse, qui lui donne sa nièce en mariage, la célèbre Chimène. Il se taille auprès de ces deux rois une solide réputation de guerrier et de stratège.

Mais il finit par s’embrouiller avec Alphonse, et est banni de Castille. Commence alors une vie d’errance et de mercenariat, auprès de quiconque a les moyens de s’offrir ses services, qu’il soit chrétien ou musulman, l’argent n’a pas de religion. Il acquiert à cette époque deux sobriquets sympathiques : Cid, de l’arabe Sayyid, seigneur ; et Campeador, champion. Ça donne le ton !

Il passera l’essentiel de sa vie à batailler à droite à gauche, tantôt au service d’un roi, tantôt au service d’un autre, changeant d’allégeance lorsqu’il sentait le vent tourner. Il finit même par en avoir marre d’être au service de, et en 1092 il décide avec sa propre armée d’attaquer Valence (sous domination musulmane) et de s’en faire son petit coin de Paradis jusqu’à sa mort, paisible, en 1099 (comme quoi, qui manie l’épée ne périt pas forcément par celle-ci). Un sacré bonhomme. Sa veuve réussira à garder la ville encore 3 ans avant de la laisser à nouveau entre les mains musulmanes. Elle ramènera les restes de son défunt mari à Burgos, où ils reposent tous deux encore aujourd’hui (sauf une côte et une omoplate, pillées par Napopo – tiens, le revoilà –, qui sont à Châteauroux, cherchez pas…).

La légende autour du personnage va rapidement prendre vie, et perdurera à travers les siècles. Notamment d’abord grâce à un poème en alexandrins, El Cantar de Mio Cid, la plus vieille chanson de geste de la littérature espagnole ayant pu être conservée (à l’origine uniquement orale, puis mise à l’écrit au XIIIème siècle). Puis plus tard Le Cid, une des pièces les plus célèbres de Corneille. Et bien sûr plus récemment un film avec Charlton Heston et Sophia Loren.

Comme quoi, de mercenaire à héros, il suffit parfois d’une bonne chanson.

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