Tachkent
Le 26 avril 1966 au petit jour (va savoir pourquoi c’est souvent le matin, histoire de bien démarrer la journée), un séisme de magnitude 5.2 secoue la ville de Tachkent. 5.2, vous allez me dire, ce n’est pas si pire (et ça ferait doucement marrer les Japonais) ! Sauf que l’épicentre est situé juste sous le centre de l’agglomération, et à faible profondeur, ballot. Quelques morts à déplorer, mais en quantité « raisonnable ». En revanche, près de 80% de la ville est détruite (notamment la plupart des maisons traditionnelles en adobe), et 300 000 personnes se retrouvent à la rue. Fait amusant, le théâtre Navoi, construit par des prisonniers de guerre japonais à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, demeure intact. Le savoir-faire…
Tachkent et l’Ouzbékistan sont bien sûr à l’époque sous domination soviétique, et une République comme une autre au sein de la grande URSS. La nouvelle fait grand bruit, et Brejnev en personne se déplace pour lancer de grands travaux de reconstruction. Des travailleurs affluent de tout le pays-continent. Quatre ans plus tard, 100 000 logements ont été construits, la ville a doublé de taille, et ne ressemble désormais plus vraiment à une cité ouzbek : larges avenues boisées, places gigantesques, massifs blocs d’habitations, les préceptes de l’urbanisme soviétique ont été parfaitement respectés.
La propagande soviétique étant connue pour son efficacité, elle mit bien sûr largement en avant tous ces braves camarades-travailleurs venus aider spontanément leurs frères lors de la reconstruction. Mais Moscou a ensuite légèrement merdé. Car en 1969, le gouvernement annonce que 20% des logements fraîchement construits seront gracieusement attribués à ces volontaires (principalement russes), les invitant à s’implanter durablement dans le coin, habile technique de colonisation dûment éprouvée. Forcément, ça ne plait pas des masses aux Ouzbeks, qui finissent par manifester bruyamment avec des pancartes « Rentrez chez vous les Russes ! », le tout dégénérant en bagarres de rue. Suite à quoi le RN remporte l’élection présidentielle quelques années plus tard. Euh non, là je crois que je mélange…


























Voilà donc le paysan responsable de 80% de la production mondiale de butternut.
78,3 % très exactement.
Lifting : humour noir 🤣
Un chouia…