Tachkent
Après Almaty et Bichkek, place à Tachkent, la troisième et dernière grande capitale d’Asie centrale. Enfin deuxième et demi, étant donné qu’Almaty a perdu son statut de capitale, mais n’en reste pas moins la plus grande ville du Kazakhstan. Géographiquement, il est intéressant de constater que ces trois métropoles ne sont pas très éloignées les unes des autres, surtout au regard de la taille conséquente de cette région du monde. Mais c’est finalement plutôt logique : compliqué de s’installer au milieu des montagnes, ou au cœur des steppes / du désert. Elles se trouvent donc toutes (ainsi que quelques agglomérations secondaires) dans cette mince zone relativement fertile et plate au pied du Tian Shan, à la lisière des grandes plaines.
Si Tachkent est la plus peuplée, la plus historique (même si bon, depuis 1966, la plupart de l’historique a disparu) et sans doute la plus touristique, les trois villes possèdent de nombreuses caractéristiques communes de part leur morphologie éminemment soviétique, à base d’étalement urbain et de boulevards interminables, heureusement souvent boisés, l’ombre étant précieuse lors des étés caniculaires. Je m’étais amusé à chercher les différences entre Bichkek et Almaty, tâchons de trouver désormais de subtils points communs entre ces trois capitales (ainsi que d’ailleurs toutes les autres villes d’importance, tant il y a un véritable « style Asie centrale »).
Tiens j’en ai un sympa pour commencer : les « coups-de-poing forains » inondent les rues. Mais si, vous savez, ces punching-ball mécaniques qui permettent de mesurer la puissance de votre droite en échange de quelques pièces. Et leur présence n’est bien sûr pas sans raison : ils sont régulièrement occupés par des bandes de jeunes bien déterminés à montrer toute l’étendue de leur virilité. Pas seulement des jeunes d’ailleurs, ni des hommes (même si majoritairement), j’ai déjà vu des mères de famille s’y adonner avec leur progéniture. Les mandales assénées sont souvent impressionnantes. Y réfléchir à deux fois avant de se lancer dans un combat de rue par ici…
D’ailleurs de manière générale, je suis surpris par le nombre de petits loisirs d’extérieurs « à l’ancienne » que l’on peut trouver ici : stands de tir à la carabine (ou à l’arc, c’est plus classe ; ou aux fléchettes, c’est plus cheap) ; tables de ping-pong à louer ; voiturettes électriques pour les plus jeunes (certaines sont d’ailleurs télécommandées, le bambin pense contrôler sa direction en tournant férocement son volant, mais c’est le grand frère marchant derrière qui est le véritable maître du véhicule)…
Je les ai souvent pris en photo tant ils sont photogéniques : les bazars occupent encore une place centrale dans toutes les villes. Bien sûr les centres commerciaux ont fleuri à droite à gauche, mais je n’ai pas l’impression qu’ils drainent vraiment les foules. En revanche si vous voulez admirer un ballet quotidien coloré et affairé, les bazars sont idéaux. Cerise sur le gâteau : il n’y a aucune pression à l’achat ! En effet, le touriste étant rare, le marchand ne compte clairement pas sur lui pour faire son chiffre d’affaire. Extrêmement plaisant.
Allez un petit dernier : il semble régner dans ces grandes villes une véritable tolérance vestimentaire et religieuse (les deux allant souvent de pair). Si j’ai senti les campagnes plus conservatrices, ici le cosmopolitisme semble être de mise : cheveux à l’air libre ou voilés, pantalon ou short, tenue traditionnelle ou costume-cravate, flux pressés vers la mosquée lors de l’appel du muezzin, ou vers l’église lorsque les cloches sonnent. Bon, ce n’est peut-être finalement que mon œil novice, ou mon incompréhension des remarques outrées devant une minijupe. Mais j’ai tout de même l’impression que chacun est désormais en mesure de vivre sa vie comme il l’entend. Et c’est bien sûr tant mieux !


























Machines à boules au Japon, punching ball en Asie centrale. Ils sont joueurs du côté du soleil levant !
Mais les qualités requises ne sont pas les mêmes : chance VS puissance !