Marguilan → Tachkent – 5 h de train
Premier transfert ouzbek aujourd’hui, avec la découverte du réseau ferré local, ça va agréablement changer de la marshrutka. Profitons-en pour découvrir ensemble les étonnantes particularités géographiques de l’Ouzbékistan.
Pour commencer, vous savez quel est son point commun avec le Liechtenstein ? Pas facile celle-là… Eh bien ce sont les deux seuls pays au monde doublement enclavés ! C’est-à-dire que pour accéder à la mer, les Ouzbeks et les Liechtensteinois (oui oui) doivent nécessairement traverser la bagatelle de deux frontières. Qui sont en l’occurrence nettement plus simples à franchir du côté de l’Europe centrale…
L’Ouzbékistan est le deuxième pays d’Asie centrale en terme de superficie, un poil plus petit que l’Espagne, mais tout en longueur… Et tout de même 35 millions d’habitants, soit de loin le pays le plus peuplé de la région (mais évidemment peanuts par rapport à l’Iran ou au Pakistan non loin, sans parler de la Chine).
À l’est, la petite vallée de Ferghana donc (vous aussi vous avez Manau en tête, ou c’est juste moi ?), peuplée, fertile, subtropicale. Un peu plus à l’ouest, Tachkent, la capitale, à la lisière du massif du Tian Shan (qui occupe l’essentiel du Kirghizstan voisin pour rappel), avec un plus haut sommet local à 4643 m, un nain en somme. Et encore plus à l’ouest, jusqu’à feu la mer d’Aral, près de 80% du territoire n’est constitué que de vastes plaines désertiques, forcément nettement moins peuplées. Ces déserts ont la particularité d’être « froids », avec donc des températures qui peuvent facilement dégringoler en dessous de 0°C en hiver – mais plus de 40°C en été, pour les amateurs de bonnes suées… Un coin charmant. À noter qu’en bonus, l’Ouzbékistan se mange régulièrement des bons gros séismes, par exemple la capitale a été pratiquement détruite en 1966.
Pour ce qui est de l’état écologique du pays, il y a largement de quoi écrire un article dédié, tant la situation est aujourd’hui critique. Des décennies d’un système soviétique peu regardant sur des normes environnementales quelconques (euphémisme), plus un goût marqué pour l’agriculture intensive et l’industrie lourde (Moscou est loin de toute façon, pas très grave si des bouseux camarades meurent), ont littéralement ravagé les écosystèmes, détruit les maigres ressources en eau, massivement pollué les sols et l’air. Les années anarchiques qui ont suivi l’indépendance n’ont globalement rien arrangé. Désormais, le gouvernement a bien conscience des immenses défis à relever, mais les moyens sont trop faibles, et se heurtent en prime aux riches pollueurs qui n’ont pas vraiment l’intention de changer quoi que ce soit. Comme d’habitude, c’est la population qui trinque. Futur radieux pas vraiment gagné…








Pas très encourageant tout ça en plein climatodénialisme et sans moyen, cela ne va être facile….
Nan mais les Chinois vont racheter le pays, ça devrait aller !